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D’abord, il oublie souvent de mettre ses bretelles, en sorte que le bas de sa culotte tombe en tire-bouchon sur ses chevilles, et comme, en lisant, il marche n’importe où sans regarder où il met les pieds, ses chaussures ne restent pas longtemps convenablement cirées.

Et puis, il a l’habitude de fourrer trop de livres dans les poches de sa veste. C’est une bonne idée de porter sur soi une bibliothèque complète, mais un vêtement sortant de chez le meilleur tailleur est quelque peu déformé quand on le garnit à gauche d’un dictionnaire et d’un traité de mathématiques, à droite d’un ou deux précis d’histoire avec une géographie universelle, sans compter plusieurs grammaires de langues différentes et quelques abrégés de sciences naturelles dans les poches intérieures, ce qui fait un estomac exagérément bombé.

Mais, pour rien au monde, Jean-qui-Lit ne se séparerait de ses chers bouquins, car il est avide d’apprendre et de savoir.

L’univers entier est l’objet de sa curiosité sans cesse en éveil et, nourrie de lectures perpétuelles, son imagination