Page:Metivet, Jean-qui-lit et Snobinet, 1909.djvu/17

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vive, fantasque, même déréglée, vagabonde sans arrêt ni trêve.

En quelques instants, sa pensée a fait le tour des deux hémisphères, avec un petit voyage vers la lune et les planètes ; en moins d’un quart d’heure, son cerveau a évoqué l’histoire des hommes depuis les temps les plus reculés jusqu’à aujourd’hui, parfois jusqu’à demain.

Le professeur de grec l’a traité de « bibliophage », parce qu’il dévore la nourriture intellectuelle contenue dans les livres, comme certains sauvages sont anthropophages, c’est-à-dire mangeurs de chair humaine.

Dès qu’il a besoin d’un renseignement, vite ! il fouille dans sa bibliothèque, rayon poche gauche ou rayon poche droite, et avale vivement quelques lignes ou se régale d’une image. Ainsi il emmagasine pêle-mêle, dans sa tête ébouriffée, une quantité de documents instructifs sur une multitude de choses.

Nous n’oserions affirmer que ses notions historiques soient toujours d’une sûreté absolue, ses connaissances géographiques d’une exactitude rigoureuse, et qu’il ne se glisse point parfois dans ses aperçus sur la zoologie, la