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CONCEPTS FONDÉS SUR LA RESSEMBLANCE

citer qu’un cas de cette analogie formelle, qui suscitait alors tant d’enthousiasme, la correspondance des parties du grand Monde ou Macrocosme avec le corps humain ou petit monde, Microcosme, correspondance qui est à la base des doctrines médicales et scientifiques de l’école paracelsiste ; l’on sait que les sept astres errants étaient alors considérés comme semblables par certains côtés à nos principaux organes, le Soleil analogue au coeur, la Lune au cerveau, Saturne à la rate, Mars au fiel, Vénus aux reins, Mercure aux poumons et Jupiter au foie ; les membres seuls étant des organes purement terrestres. Paracelse[1], qui refuse toute confiance aux prédictions astrologiques, a pris soin d’expliquer à ses nombreux disciples que cette harmonie, ou si l’on préfère cette correspondance ordonnée entre le firmament, dont les étoiles font partie, et notre corps composé d’organes, ne provenait d’aucune fatalité inéluctable, que le ciel n’exerçait sur l’être humain aucune irrésistible action ; bref, qu’entre ces deux mondes si différents, la science n’établissait que des séries d’analogies.

Ce ne fut pas seulement à la classification des organes corporels, mais à celle de bien d’autres choses, que l’harmonie des astres servit alors de modèle ; reprenant et complétant des traditions anciennes dont l’origine est inconnue, la plupart des paracelsistes proclamèrent la similitude des astres errants et des métaux que l’industrie humaine arrache au sein de la terre ; le Soleil et la Lune, qui nous semblent être les principaux luminaires, furent semblables aux métaux précieux, l’or et l’argent. Puis les planètes : Saturne, Jupiter, Mars, Vénus et Mercure parurent analogues aux métaux ordinaires, le

  1. Paracelse, De l’entité naturelle, chap. II et III.