extérieurement il cause des accidents très funestes ; au lieu que l’antimoine a une vertu rafraichissante et emplastique telle, que les anciens l’employaient aux remèdes des narines et des yeux[1] ».
Voici tout du moins ce qu’écrivaient ceux qui voulaient séparer les arguments des docteurs, de la manière dont ils les exposaient. Sur le ton de la polémique nous n’insisterons pas. Signalons, à titre d’échantillons, les injures relevées par la faculté voulant défendre ses membres contre le régent Blondel qui les avait traités tout simplement d’ « ignorants, empiriques, charlatans, larrons, bouffons, chimiques, colporteurs, perfides, hérétiques, semeurs de nouveauté, faux témoins, avortons, bâtards, faussaires, partisans de la sainte union de l’antimoine, calomniateurs, prévaricateurs, homicides et empoisonneurs privilégiés…[2] ».
Les ouvrages publiés pendant la période héroïque de cette polémique ont des titres hyperboliques et combatifs ; l’on vit paraître tout d’abord la « médecine de la science du plomb sacré des sages ou antimoine »[3], par le docteur Jean Chartier, qui fit un éloge outré de ce minéral ; de cet « infâme libelle », comme disaient les ennemis de l’antimoine[4], nous