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les doctrines chimiques en france

position des mixtes ; parfois peut-être, ils essayèrent de calculer, d’après leurs hypothèses nouvelles, quel serait le produit de la réaction chimique entre deux substances données ; mais, le plus souvent, ils n’allèrent pas au delà de l’image suggérée par une seule expérience, et cette image ressembla plus à une illustration qu’à une explication des phénomènes, dont l’étude est l’objet de la chimie. Sprengel, qui constate le même fait en ce qui concerne la médecine, en donne l’interprétation suivante : « La passion de Descartes pour les mathématiques, et l’impossibilité où il était de se former une seule idée sans y rattacher aussitôt quelque figure géométrique, se transmirent à ses partisans, dont la plupart enrichirent leurs écrits de planches représentant les particules des sels, les angles que ces molécules forment les unes avec les autres, les pores dont elles sont percées et les changements divers qu’éprouve leur conformation ; mais ils ne purent établir aucun calcul mathématique sur ces figures ; c’est pourquoi aussi les principaux iatromathématiciens partent des figures de Descartes quoiqu’ils se déclarent ennemis jurés de sa philosophie[1] ».

Quelle modification les successeurs de Descartes apportèrent-ils donc à la doctrine de leur maître ? Pour répondre à cette difficile question, il faut remarquer que la réduction de la matière à l’étendue

  1. V. 5, pag. 132 parmi les chimistes nous citerons Harstœcker, comme exemple, voir chap. 7, page.