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la théorie de lémery

n’oppose aux objections de leurs ennemis que des arguments peu probants. Bien mieux, à l’occasion il les rejette provisoirement, attendant de l’expérience future une confirmation de sa doctrine.

« Comme il n’est pas apparent, dit-il, qu’on ait jamais tiré aucune substance de l’or, ni de l’argent qui puisse être appelée sel, ou soufre, ou mercure, je n’ai pas suivi la méthode des auteurs qui veulent expliquer les différences qui se rencontrent en ces métaux par le plus ou par le moins d’un ou deux de ces principes : je me suis contenté de rapporter ce. qu’on pouvait connaître en l’or ou en l’argent, et j’ai cru qu’il valait mieux dire peu et qu’on fut en pouvoir de prouver, que de donner de grandes idées de choses qui sont fort douteuses[1]. »

Lémery donc, sans attaquer la théorie de Lefèvre qu’il croyait indiquée par l’expérience, a l’audace de ne pas la suivre là où elle ne semble pas d’une application aisée ; comme il ne peut parvenir à résoudre les métaux. en substances plus simples, il considère le corpuscule métallique comme un être primitif, et, sans autre intermédiaire que la philosophie mécanique, il donne l’interprétation théorique des opérations de laboratoire… Le système des cinq principes, bien qu’il ne soit pas encore détruit perd sensiblement de son importance ; leur définition expérimentale et empirique les contraint malgré le

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