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Page:Meyer - Girart de Roussillon, 1884.djvu/118

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introduction

§ 2. — Girart de Roussillon dans Hervis de Metz.

Hervis de Metz est le père de Garin le Lorrain. Tardivement, vers la fin du xiie siècle ou le commencement du xiiie, un romancier ignoré, mais qui sans aucun doute appartenait au pays messin, a fait de lui le héros d’une chanson de geste pleine de merveilleuses aventures. Entre les quatre mss. qui nous l’ont conservée[1], deux renferment un épisode assez mal ajusté avec le reste du poème[2] où Girart de Roussillon joue le rôle principal. Charles Martel est en guerre avec Girart. Il sollicite du pape l’autorisation de lever sur les biens de l’Église un subside afin de faire face aux dépenses de la guerre. Un concile se rassemble à Lyon. Charles expose son dénuement, qu’il attribue aux dons excessifs par lui faits à l’ordre de saint Benoît. Le pape accède à sa demande, et le roi se trouve bientôt en état de lever et d’équiper une armée. Cependant Girart s’est avancé jusqu’à Bar-sur-Aube, où il s’est établi, et jusqu’à Soissons, où il a laissé une forte garnison. Il annonce à Charles qu’il l’attaquera jusque dans Paris. Le roi craint de n’avoir pas encore de forces suffisantes pour lutter contre un si puissant adversaire. C’est alors que l’un de ses barons lui conseille d’envoyer demander du

  1. Bibl. nat., fr. 19160 ; Bibl. de l’Arsenal, 3143 (anc. B. L. fr. 181), et Bibl. nat. de Turin, L. II, 14. De plus, Hervis a été mis en prose par Philippe de Vigneulles ; voy. Bonnardot, dans la Romania, III, 198.
  2. Le ms. de l’Arsenal (ff. 41 et suiv.), et celui de Turin (ff. 173 et suiv.)