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Page:Meyer - Girart de Roussillon, 1884.djvu/154

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cxxxvi
introduction

à Vezelai. Il s’est sans doute renseigné dans ces abbayes, à moins qu’il ait connu la chronique de Robert d’Auxerre, où cette double translation est mentionnée[1]. Puis il continue en faisant le récit de l’enlèvement du corps de sainte Marie-Madeleine, jusque-là conservé en Provence, et de sa translation à Vezelai. Ce récit, il ne l’a pas tiré de la vie latine, qui, écrite à Pothières, n’en souffle mot ; il ne l’a pas pris non plus à la chanson qui ne le donne que sous une forme très abrégée (§§ 612-3, 666-7) et en le dénaturant : il l’a traduit de la « légende de saint Badilon », ce document hagiographique fabriqué au xie siècle dont il a été question plus haut, p. xxviii. Il se peut même qu’il l’ait trouvé copié à la suite de la vie latine, car nous avons lieu de croire que ces deux écrits ont été parfois transcrits à la suite l’un de l’autre[2].

Arrivé au bout de son récit, l’auteur du roman, qui était un homme consciencieux, bien que peu critique, croit devoir faire remarquer (p. 188) que, selon

... la cronique qui les grans faiz reconte
De tous les rois françois.....


la translation du corps de Marie-Madeleine aurait eu

  1. « Anno 865 corpora SS. martyrum Eusebii et Pontiani, comes Girardus de Rossilione, largitione papæ Nicolai ab Urbe in Gallias transtulit, et B. Eusebium Pulteriaci, Pontianum vero Verzelhaci, in monasteriis scilicet quæ ipse fundaverat in Lingonensi diœcesi, ubi hodie requiescunt, honorifice composuit. » Chronologia... auctore anonymo, sed cœnobii S. Mariani apud Altissiodorum... monacho... edita opera et studio N. Camuzæi Tricassini Trecis. 1608, 4°, fol. 69 v°. En marge de ce passage, l’édition indique comme source un nécrologe de Pothières. — Cf. Bollandistes, août, V, 113 D.
  2. C’est le cas que présente le ms. où se trouve l’ancienne traduction bourguignonne de la vie latine ; voy. Romania, VII, 106.