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Page:Meyer - Girart de Roussillon, 1884.djvu/197

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clxxix
i. — manuscrits et langue

Il ne faut pas désespérer encore de voir quelque jour reparaître à la lumière ce manuscrit, qui fournirait un élément assurément précieux pour la constitution du texte de la chanson renouvelée. C’est, en effet, cette chanson qui s’y trouve : le vers cité par les anciens inventaires est le V. 440 du poème, d’après le ms. d’Oxford, où il est ainsi conçu : Mais pur son fiu li solve tan cuitement[1].

On voit que la librairie des ducs de Bourgogne contenait tous les romans de Girart de Roussillon, que nous possédons encore maintenant. Nous avons vu, en effet, plus haut (pp. cxxiv et cxliii), qu’il s’y trouvait deux exemplaires de la rédaction bourguignonne en alexandrins, et deux aussi de la mise en prose de Wauquelin[2].

Il y avait dans la bibliothèque du roi d’Aragon Martin (✝ 1410), un « Romans de Girart en francés[3] ». Mais on ne saurait affirmer que ce fût Girart de Roussillon plutôt que Girart de Vienne, par exemple.

  1. Le second feuillet commençant avec le v. 440, il faut supposer que le ms., que nous savons, par l’inventaire de 1467, avoir été écrit à trois colonnes par page, contenant 73 vers à la colonne. C’était donc un livre de très grand format, et en même temps très mince. Les 10,000 vers du poème ne devaient guère occuper que vingt-trois feuillets.
  2. Il y avait aussi un exemplaire de la vie latine, ainsi décrit dans l’inventaire de 1568 (Cinq Cents de Colbert, 130, fol. 99) : « Autre petit volume en grande forme, escript à la main, couvert de parchemin, intitulé : La vie de Girard, le comte de Rossillon, en latin, commenchant au second feuillet : Octo in regis domo. ».
  3. Sous le no 87 de l’inventaire publié par M. Milà y Fontanals, Trovadores en España, pp. 488-9. M. Milà cite, entre parenthèses, ces mots : A gran folina... beaus amic, sans nous dire à quelle partie du ms. ils appartiennent. Il serait à désirer qu’on fît une édition nouvelle et exacte de cet inventaire, qui est intéressant.