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iv. état des personnes et civilisation

réservés à la défense des châteaux (§ 313). Ce n’est que vers la fin du poème, dans la partie qui est l’œuvre propre du renouveleur, qu’on voit les milices communales jouer un rôle, et nous avons vu plus haut (p. lxx) qu’elles n’inspiraient pas une confiance illimitée.

C’est aussi dans la dernière partie du poème que nous trouvons l’esquisse d’un plan destiné à assurer le service militaire, et qui comporte l’obligation pour les seigneurs terriens d’entretenir perpétuellement des chevaliers toujours prêts à marcher. Il est spécifié que ces chevaliers devront être amenés à la montre, c’est-à-dire passés en revue à certaines époques. Le roi s’engage du reste à contribuer, selon qu’il sera besoin, à l’entretien de ces troupes (§§ 638-9). Je doute que l’auteur du poème primitif eut conçu une pareille idée. Ce plan, si on considère le contexte, a pour but principal d’assurer la subsistance des chevaliers dépourvus de terres, qui déjà se récriaient à l’idée d’une paix qui allait leur enlever leurs moyens d’existence (voy. § 637). Mais il était sans doute aussi destiné à remédier à la lenteur et à l’incertitude des convocations. Toutefois ce dernier inconvénient ne se manifeste pas plus dans notre chanson de geste que dans les autres. L’appel des hommes et leur concentration s’opère avec une rapidité qui ne tient aucun compte des distances. Ainsi, au § 319, Girart envoie des messagers à ses vassaux ou alliés de Narbonne, de Carcassonne, de Barcelonne même, et, en moins de huit jours, il les a réunis auprès de lui (§ 319). Convenons ici que l’auteur, que ce soit le premier ou le second, ne respecte guère la vraisemblance.


Les arts. Décoration des édifices ; costume ; armes. — Les notions que nous fournissent sur les arts au moyen