Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1811 - Tome 3.djvu/41

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1707, le titre de son graveur, auquel il joignit une pension et un logement aux Gobelins ; l’année suivante, l’académie lui ouvrit ses portes. Jean Audran mourut à Paris, en 1756, âgé de près de quatre-vingt-dix ans. P—e.

AUDREIN (Yves-Marie), ancien professeur du collége de Quimper, préfet des études au collége de Louis-le-Grand, fut ensuite coadjuteur et vice-gérent à celui des Grassins. Des sermons qu’il avait prononcés lui acquirent quelque réputation, et il fut nommé grand-vicaire ad honores de plusieurs évêques. Il publia, dans les premières années de la révolution, un plan d’éducation, dont la base était de retirer l’enseignement aux corporations, et de soumettre tous les élèves à un même mode d’instruction nationale. Nommé député du Morbihan à l’assemblée législative, il fut commissaire pour l’examen des papiers trouvés aux Tuileries. Élu député du même déparlement à la convention, il y vota la mort de Louis XVI, avec la restriction d’examiner la question du sursis. Un écrit qu’il publia en juillet 1795, en faveur de la fille de Louis XVI, procura à cette jeune princesse quelques adoucissements dans sa captivité. Rentré, à la fin de la session de la convention, dans la classe de citoyen, il fut nommé évêque de Quimper par une assemblée de prêtres assermentés. Il se rendait dans son diocèse en 1800, lorsque la diligence où il était fut arrêtée par les chouans qui l’en arrachèrent et l’assassinèrent sous les yeux de ses compagnons de voyage. On a de l’abbé Audrein : I. Discours prononcé à l’occasion du serment civique, 1790: II. Mémoire sur l’éducation nationale française ; III, Recueil de discours à la jeunesse, 1790, in-12 ; IV. Mémoire à l’assemblée nationale sur l’importance de maintenir les lois qui organisent le culte catholique, 1792, in-8º ; V. Apologie de la religion contre les prétendus philosophes, 1797, in-8º ; VI. quelques Rapports aux assemblées dont il a fait partie. A. B—t.

AUFFRAY (François), gentilhomme breton, et chanoine de St.-Brieux, né sur la fin du 16e siècle, était encore jeune quand il publia une tragi-comédie morale, intitulée : Zoantropie, ou de la Vie de l’homme, embellie de feintes appropriées au sujet, Paris, 1614, 1615, in-8º ; il la dédia, par une ode, au cardinal de Bouzas, évéque de Béziers, grand aumônier de la reine. Son canonicat de St.-Brieux en fut peut-être la récompense. Il n’en méritait aucune ; car sa pièce est au-dessous du médiocre, tant sous le rapport de l’invention que sous celui du style. Les vers qui se trouvent à la suite ne valent pas mieux. Il fallait qu’Auffray eût bien peu de talent, puisque Colletet, qui n’était pas un juge difficile, dit « qu’il s’exprime si rustiquement, et avec un style si contraint et si barbare, qu’il semble tenir un peu plus de l’air de l’antique langage des Goths et des Vandales que de l’air de notre langue française. » Colletet ajoute qu’il publia en 1625, à St.-Brieux, les Hymnes et les Cantiques de l’Église, trad. en vers français sur les plus beaux airs de ce temps-là, et qu’à la fin de ce livre, il y a un assez bon nombre de quatrains et sentences morales tirées de S. Grégoire de Nazianze. W—s.

AUFRESNE (Jean Rival), acteur français, mérite une place distinguée dans les annales du théâtre,