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dent, et son successeur dans la charge de grand logothète, s’attira la disgrâce de Michel Paléologue, par son obstination dans le schisme, mais rentra en faveur sous Andronie. Les Grecs l’appellent le jeune Métaphraste, parce qu’il écrivit les vies de quelques saints, à l’imitation de Siméon Métaphraste. On a de lui celle de St. Jean Damascène, qui se trouve dans les Bollandistes. Il avait composé divers traités sur la procession du St-Esprit, l’une des principales questions qui divisent les Églises grecque et latine. Il n’en reste que des extraits. C-r.


ACROCOTUS, fils aîné de Cléomènes, roi de Sparte, de la première branche des Héraclides. Les lacédémoniens avant été battus par Antipater, l’an 330 avant J.-C. (voy. Agis III), ceux qui s’étaient échappés par la fuite devaient, d’après les lois, être déchus du droit de citoyens ; on proposa de les exempter de cette peine, mais Acrotatus s’y opposa vivement : il s’attira par là beaucoup d’ennemis, qui, s’était réunis, l’insultèrent en différentes occasions. Dans ces circonstances, les Agrigentins étant venus demander du secours contre Agathoclès, Acrotatus partit avec eux, sans le consentement des éphores, n’emmenant que quelques vaisseaux. Il fut jeté par la tempête à Apollonie, sur les bords du golfe Adriatique, et trouva cette ville assiégée par Glaucias, roi des Illyriens, qu’il força de se retirer. Il aborda ensuite à Tanrente, et décida les Tarentins à envoyer vingt vaisseaux au secours des Agrigentins. Tandis qu’on faisait les préparatifs, il se rendit à Agrigente, où il donna d’abord les plus grandes espérances ; mais bientôt il se plongea dans la débauche, et se livra à toutes sortes de déprédations. À la fin, ayant tué en trahison Sosistrate, l’un des principaux exilés de Syracuse, il craignit que le peuple ne se soulevât contre lui, et s’étant embarqué furtivement durant la nuit, il retourna à Sparte. Il eut par la suite, suivant Pausinias, le commandement d’une armée que les Lacédémoniens envoyaient contre Aristodème, tyran de Mégalopolis, et il fut tué dans une bataille sanglante où les Lacédémoniens furent défaits. Il laissa un fils nomme Artéus. C-r.


ACROCOTUS, petit-fils du précédent, étant encore très-jeune, défendit, en l’absence de son père Aréus, la ville de Sparte assiégé par Pyrrhus à la sollicitation de Cléonyme. Il parvint à se maintenir dans la place jusqu’à l’arrivée des secours qu’il attendait, et força les assiégeants à se retirer. Acrotatus monta sur le trône à la mort de son père, vers l’an 268 avant J.-C. Plutarque rapporte qu’il fut tué, l’année suivante, dans l’expédition contre Aristodème, qu’il lui attribue avec plus de vraisemblance. Il laissa un fils en bas âge, nommé Aréus. C-r.


ACSENCAR-AL-BOURSKY, nommé par les historiens des croisades Borsequin, Borgel, Burgoldan ou Burso, fut un des principaux officiers de Mélik-Schah, et joua un grand rôle sous le règne de ses successeurs. En 478 de l’hégire (1086 de J.-C.), ce prince l’envoya dans l’Asie Mineure pour réduire tous les petits émirs qui s’étaient rendus indépendants après la mort de Soliman. (Voy. Aboul-Cacen.) Mohammed étant parvenu au trône après Barkiarok, son frère, donna à Acsencar le gouvernement de Bagdad, et, en 1114, celui de Moussoul, dont le prince venait de tomber sous le glaive des Ismaéliens. Il eut alors plusieurs affaires avec les croisés, fut tantôt vainqueur, tantôt vaincu, et laissa une grande idée de son courage et de son habileté. Mohammed lui ôta ensuite le gouvernement de Moussoul, et, en 1118, Mahmoud, son fils, le nomma gouverneur de Bagdad. Pendant les années 1121 et 1122, il fut employé à rétablir la paix entre Mahmoud et Maçoud, son frère, et à délivrer Bagdad et le calife Mostarched, du rebelle Dobaïs. Acsencar épousa, vers le même temps, la sœur de Maçoud, et reçut, pour prix de ses services, la ville de Moussoul et ses dépendances, à titre de fief. En 1124, il retourna à Moussoul pour y combattre les Francs, mais il y fut assassiné par les Ismaéliens. J-n.


ACTISANÉS, roi d’Éthiopie. Selon Diodore de Sicile, il déclara la guerre à Aménophis, roi d’Égypte, et fut secondé par les Égyptiens, qui se joignirent à lui pour chasser leur souverain. Ils déférèrent ensuite a Actisanès le sceptre, en reconnaissance de ce qu’il les avait délivres de la tyrannie de leur roi. Actisanès réunit alors sous son gouvernement l’Égypte et l’Éthiopie. Maitre de deux grands empires, il jouit de sa puissance avec modération, et foula aux pieds le luxe de ses prédécesseurs, pour ne s’occuper que de ses sujets, qui furent constamment heureux sous son règne. Il délivra ses États des brigands qui les infestaient. Ai lieu de faire périr les coupables, il se contentait de leur faire couper le nez, pour leur imprimer une flétrissure qui les distinguait des autres citoyens, et les reléguait dans une ville qu’il avait bâtie dans les déserts, entre l’Égypte et la Palestine, et où la nécessite les rendit laborieux. Devenu célèbre par sa sévérité, et chéri pour son équité, Actisanès aurait pu se choisir un successeur dans sa famille ; mais il voulut laisser aux Égyptiens la liberté de se donner un roi après sa mort. T-d.


ACTON (Joseph), ministre de Naples, naquit à Besançon, le Ier octobre 1757, et fut le second fils d’Édouard Acton, ou plutôt Hecton, nom que Joseph changea en celui sous lequel il est connu. Édouard, Irlandais de naissance et baronnet, était venu s’établir à Besançon en 1735, et y exerça la médecine avec succès. Après avoir reçu une bonne éducation, dont il profita peu, son fils entra dans la marine navale, y éprouva des désagréments, et, quelque temps après, quitta la France, où il ne revint plus. Il parcourut une partie de l’Italie, se fixa en Toscane, et obtint du grand-duc Léopold le commandement d’une frégate, puis celui de toute sa marine Lorsque le roi Charles III entreprit contre les barbaresques une expédition qui ne réussit pas, Acton commandait les vaisseaux toscans réunis à ceux de l’Espagne, et il parvint à sauver un grand nombre d’Espagnols, qui auraient péri sans son secours. Leur armée, attirée dans l’intérieur, avant été cernée de tous côtes, n’échappa à une destruction totale que par la présence d’esprit d’Acton, qui, au risque de perdre les frégates qui lui étaient confiées, les embossa de manière à faire porter tout le feu de leur artillerie