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et d’Éléonore, infante de Portugal. Il se préparait à revenir à Rome, lorsqu’il mourut à Barcelone, après plus de vingt ans de services et de travaux, Lirutil a donné une notice très-étendue de ses ouvrages, dans l’Histoire des Hommes de lettres du Frioul, t. 2, p. 304, édit. de Venise, 1762. G-é.


ALTANI (Antoine), le jeune, de la même famille que le précédent, naquit en 1505, dans son château de Salvarolo. Après avoir fait ses études à Padoue, il revint dans son pays, et, vécut paisiblement, livré à l’étude des Pères de l’Église, à laquelle il joignait celle de la poésie latine et italienne. Il mourut en 1570, dans sa terre de Murazzo qui, ayant été depuis vendue aux Mocenigo de Venise, a pris le nom de Belvédère. Balthazar Altani, son neveu, avait recueilli ses poésies en un gros volume, qui n’a jamais été imprimé. Il a appartenu depuis au savant Apostolo Zéno, qui le donna, en mourant, avec tous ses livres, aux dominicains réformés de Venise. La même famille a encore fourni d’autres sujets distingués, sur lesquels on peut consulter l’ouvrage de Liruti, cité ci-dessus. G-é.


ALTER (François-Charles), philologue allemand, né à Engelsberg en Silésie en 1749, mort à Vienne le 29 mars 1804, était entré dans la société des jésuites, et occupa la chaire de langue grecque au gymnase de Ste-Anne, et à celui qui porte le nom d’Académique, à Vienne, jusqu’à sa mort. Il a publié deux cent cinquante ouvrages et dissertations, dont on peut voir les titres dans l’Allemagne savante de J.-G. Meusel. En donnant une édition critique du Nouveau Testament, il a su encore moissonner dans un champ où les travaux des Mill, Bengel, Werstein, Mathæi et Grieshach paraissaient n’avoir rien laissé à glaner à l’industrie de leur successeurs, En voici le titre : Novum Testamentum, ad Codicem Vindobonensem græce expressum : varietatem lectionis addidit F.-C. Alter, professor gymnasii Vindob. t. t, 1786 ; t. 2, 1787, in-8o ; la base de cette édition est le Codex Lambecii I, de la bibliothèque impériale à Vienne. Les autres manuscrits de cette bibliothèque, et les versions cophte, esclavone et latine (cette dernière, d’après de précieux fragments de la Vulgate antérieure à St. Jérôme), y sont collationnés avec le manuscrit qu’Alter appelle par excellence Codex Vindob. Son travail aurait été plus utile, s’il eût pris pour base le texte de Wersteln ou de Grieshach, et s’il eût plus commodément distribué les précieux matériaux qui rendent son édition nécessaire à la critique sacrée. Ses avantages et ses inconvénients ont été exposés par M. Herbat Marsh, du collège de St-Jean de Cambridge, dans des Suppléments à l’Introduction de J.-D. Michaëlis au Nouveau Testament, p.447 du 1er volume de la traduction allemande du docteur E. F. C. Rosenmiiler, Goett., 1795, in-4o. Parmi les autres ouvrages d’Alter, voici ceux qui méritent une mention particulière : 1° une traduction allemande de la Bibliographie classique d’Édouard Harwood, avec des notes, Vienne, 1778, in-8o ; 2° les variantes qu’il a tirées des manuscrits de la bibliothèque impériale, et dont il a enrichi les éditions qu’il a données à Vienne, de Lyalas (1785) Ciceronis Quæst, acad., Tusc., de Fin. et de Fato (1786, in-8o). Lucretitus Carus de Rerum Natura (1787, in-8o), Homeris Ilias (t. 1, 1789, in-8o, t, 2, 1790, avec les variantes des manuscrits de la bibliothèque Palat.), Odyssea et min. Poem. (1794). Il a aussi donné : 3° quelques Dialogues de Platon, 1784, in-8o ; 4° Thucydide (1785, in-8o) et 5° le Chronique de George Phranza ou Phrantzes, grand logothèque de Constantin, empereur d’Orient (voy. le Glossarium grœco-barb. de J. Meursius, P. 78 s. et 458 s.), qui n’avait jamais été imprimée, Vienne, 1796, in-fol. 6° Une Notice sur la Littérature géorgienne (en allemand, avec une gravure, Vienne, 1798, in-8o). Ses nombreuses dissertations, qui roulant presque toutes sur du sujets peu connus (comme, par exemple, sur un vers d’Euripide retrouvé (1796), sur la langue tagalique (1800), sur des manuscrits orientaux et grecs de la bibliothèque impériale à Vienne, etc. ), ont été insérées dans quelques journaux allemands consacrés aux recherches d’érudition, particulièrement dans les Memorabilien de M. Paulus, et dans l’Allg. Litt. Anzeiger de Leipsick. S-r.


ALTHAMER (André), connu aussi sous le nom de Andréas Brentius, parce qu’il était né à Brentz, près de Gundeltingen, en Souabe, et sous celui de Phaldo Sphyra, qu’il se donnait quelquefois, fut pasteur luthérien à Nuremberg et à Anspach, ou il mourut vers 1540. Son zèle et son érudition lui valurent d’être souvent consulté dans les controverses de son temps ; il assista, en 1527 et 1528, au colloque tenu à Berne, sur le mode de la présence du Christ dans la sainte cène. On a de lui : Diallage S. concilato locorum Scripturæ qui prima facie inter se pugnare videntur, centuriis 2, Nuremberg, 1528, in-8o, en latin et en allemand, souvent réimprimée ; de très-bonnes notes in Tacitum, de Situ, Moribus et Populis Germaniæ, Nuremberg, 1528, in-4o, qui se trouvent aussi dans le Germanicarum Rerum vetustiores Chronographi de Simo Schard, t. 1. Il partageait les préventions de Luther contre l’Épitre de St. Jacques, et se permit, dans un de ses écrits polémiques, cette expression étrange : Si Jacobus dixit ex immolatione filii sui justificatum eue Abrahamum, mentitur in caput suum. Les bibliographes français l’appellent souvent Altamer. On a une vie de lui, par J. Arnold Ballenstad, qui a paru en 1740, accompagnée de son Historia monasterii Etal : elle est aussi dans Bayle, et dans l’Histoire du Luthéranisme, par Seckendorf. S-r.


ALTHUSEN, ou ALTHUSIUS (Jean), jurisconsulte, né vers le milieu du 16e siècle, fut professeur en droit à Herbom, et syndic à Brême. Il publia, en 1603, à Herhorn, un livre intitulé : Politica methodica digesta, remarquable par la hardiesse et l’exagération des principes politiques. L’auteur y soutient, entre autres opinions singulières, que les rois ne sont rien de plus que des magistrats ; que le peuple est la source de toute majesté ; qu’il possède toute la souveraineté, et qu’il peut changer à son grè et même mettre à mort les maitres qu’il s’est donnés,