Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 1.djvu/605

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
589
AMM

des méthodes d’Herman et de Rivin, qui avaient paru depuis sa publication ; par là, cette seconde édition devint plus utile que la première.

C. et A-n.


AMMAN (Jean-Conrard), médecin, natif de Schaffhouse, exerça sa profession à Amsterdam, vers la fin du 17e siècle, se fit une grande réputation par l’art de faire parler les sourds et muets, et fit connaître sa méthode dans un écrit intitulé : 1° Surdus loquens, Herlemii, 1692, in-8o, et réimprimé sous ce titre : 2° Dissertatio de loquela, Amstelodami, 1700, in-8o. Cette dissertation d’Amman, traduite en français par Beauvais de Préau, se trouve imprimée à la suite du Cours d’éducation des sourds et muets, par Deschamps, 1779, in-12. On lui doit aussi une bonne édition des œuvres de Cœlius Aurelianus, qui parut à Amsterdam, en 1779, in-12o, avec les notes et remarques de Jansson van Almeloveen.

C. et A-n.


AMMAN (Jean), fils du précédent, médecin comme lui, et savant botaniste, naquit à Schaffhouse en 1707. Attiré très-jeune à Pétersbourg, il y professa la médecine et la botanique ; reçu a l’académie des sciences de cette ville, il publia, dans les Mémoires de cette compagnie, les caractères de plusieurs nouveaux genres de plantes. La société royale de Londres l’admit au nombre de ses membres. Pour commencer à faire connaître les plantes que J.-G. Gmelin et d’autres voyageurs avaient recueillies dans les différentes contrées de la Russie asiatique, il publia un ouvrage intitulé : Stirpium rariorum in imperio Rutheno sponte provenientium Icones et Descriptiones, ab J. Ammano, medicinæ doctore, academiæ imper. scient. membro, et botonices professore, regiæ societ. Londinensis sodali, Petropoli, 1759, 1 vol. in-4o. Cet ouvrage ne renferme que trente-cinq plantes assez bien figurés ; l’auteur en promettait la continuation, mais la mort l’enleva un an après, à la fleur de l’âge : ce fut une perte pour la science qu’il cultivait avec ardeur. Il mérite de partager, avec Paul Amman, l’honneur que Houston a rendu à ce nom, en établissant le genre Ammannie. Il comprend un petit nombre de plantes herbacées de la famille des salicaires qui n’habitent que les pays chauds.


AMMAN (Josse), dessinateur et peintre, né à Zurich en 1539, passa sa vie à Nuremberg, où il acquit le droit de bourgeoisie, et où il mourut en 1591. Son talent, était d’une fécondité singulière ; il excellait dans l’art de disposer et de grouper ses figures : on a de lui beaucoup de dessins sur bois, sur verre et à la plume ; il en composa un grand nombre sur Tite-Live, Tacite, Diogène Laërce, et autres classiques. Sa collection des Portraits des rois de France, depuis Pharamond jusqu’à Henri III, avec une courte biographie de chacun d’eux, parut en 1576. Il a fait aussi des gravures pour l’Histoire du Nouveau Testament, une collection de costumes de femmes : Gynæcæum, sive Theatrum mulierum, in quo omnium Europæ gentium fæmineos habitus figuris expressos videre fas est, Francfort, 1586, in-4o, Panoplia Omnium liberalium mechanicarum et sedentæriarum artium genera continens, etc. Francfort, 1564, collection de 113 pièces, où Amman s’est représenté en graveur ; et quelques productions du même genre.


AMMAN (Jean-Jacques), chirurgien de Zurich, né en 1586, fit, en 1612, un voyage à Constantinople, en Syrie et en Égypte, dont il a écrit la relation. On y trouve des détails curieux ; il parle de l’usage du café comme très-répandu en Orient. Cet ouvrage, qui porte le titre de Voyage dans la terre promise, a paru dans une collection de voyages en allemand, Zurich, 1678. K.


AMMANATI. Voyez Piccolomini.


AMMANATI (Barthélemy), architecte et sculpteur, né à Florence, l’an 1511, fut d’abord élève de Baccio Bandinelli, et ensuite de Sansovino à Venise ; revenu dans sa patrie, il s’attacha particulièrement à l’étude des sculptures de Michel-Ange, qu’on voit à la chapelle de St. Laurent. Ses premiers ouvrages sont à Pise ; il exécuta, pour Florence, une Léda, et, dans le même temps, pour Naples, trois figures grandes comme nature, qui décorent le tombeau de Sannazar, poëte napolitain. Ayant éprouvé quelques dégoûts, il retourna à Venise, où il fut chargé d’exécuter un Neptune colossal, qu’on voyait sur la place St-Marc ; il fit à Padoue une autre statue colossale d’Hercule, que l’on y voit encore, dans la cour du palais Montava ; elle a été gravée. Ammanati passa ensuite à Rome pour y étudier l’antique. Le pape Jules III l’employa aux travaux de sculpture du Capitole. Peu de temps après, George Vasari ayant été appelé à Rome, ils se réunirent pour ériger le tombeau du cardinal de Monti, à St-Pierre in montorio : cet ouvrage augmenta la réputation d’Ammanati, et, Vasari étant parti, il exécuta seul, dans la vigne du pape Jules, une belle fontaine. Rappelé à Florence, il entra au service du grand-duc Cosme, qui le nommas on ingénieur, et, en cette qualité, il rétablit les ponts de l’Arno, ruinés par l’inondation de 1557. Le plus beau de ces ponts, celui de la Trinité, a été entièrement reconstruit sur ses dessins. Il décora de figures en marbre et en bronze plusieurs fontaines, tant de Florence que des maisons de plaisance des grands-ducs ; l’une des plus belles de Pratolino se nomme encore la Fontaine de l’Ammanati ; celle de Neptune, qui est à Florence, sur la place du Palais-Vieux, a été composée et exécutée par lui. Le projet en avait été mis au concours, et il l’emporta sur Jean de Bologne et sur Benvenuto Cellini, les plus célèbres sculpteurs de ce temps. Ammanati était aussi bon architecte qu’excellent sculpteur ; à Rome, l’on construisit sur ses plans le palais Rucellai, qui a passé successivement dans la maison Gaétani et dans celle des princes Ruspoli. La cour et la façade du collège romain ont aussi été élevées sur ses dessins. À Florence, il bâtit plusieurs monuments, termina le palais Pitti, commencé par Brunelleschi, et en décora la cour de trois ordres de colonne sà bossages qui, depuis, ont été imitées par l’architecte J. de Brosse, au palais du Luxembourg, à Paris. Ammanati avait épousé une femme célèbre,