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ANA

par le poète sans fard (Gason), 1712, in-12, nouvelle édition (publiée par MM. Capperonier et Querlon), 1754, in-16. 4o Imitation des odes d’Anacréon, en vers, par M. de Seillans, avec la traduction de mademoiselle Lefèvre, en prose, 1754, in-8o. 5o Odes d’Anacréon, traduction nouvelle, en vers (par M. Anson), 1795, in-8o. 6o Anacréon, Sapho, Bion et Moschus, traduction en prose, par M. Moutonnet de Clairfons, 1773, in-4o et in-8o ; 1780, 2 vol. in-12. 7o Odes, Inscriptions, etc., d’Anacréon, traduits par Gail, 1794, in-8o ; 1799, in-4o. À cette dernière édition, est jointe la musique de quelques odes, par MM. Gossec, Méhul, Lesueur et Cherubini. 8o Anacréon, Sapho, Bion, Moschus, Tyrtée et autres poètes grecs, trad, en vers par Poinsinet de Sivry, 1758, in-12, plusieurs fois réimprimées. 9o Imitation en vers français, des Odes d’Anacréon, par M. Mérard de St-Just, 1798, in-8o ; 1799, in-18. 10o Poésies galantes et gracieuses, d’Anacréon, Bion, Moschus, Catulle et Horace, imitées en vers français, et soumises, pour la plupart, au système musical, par M. Lachabeaussière, Paris, an 11, (1803), in-8o. ; 11o Anacréon, traduction nouvelle, en prose, par M. Coupé, dans le tome 7e des Soirées Littéraires ; 12o Odes d"Anacréon, traduites en vers, sur le texte de Brunck, par M. J.-B. de St-Victor, 1810, in-8o. Cette belle traduction est accompagnée du texte grec, d’après Brunck, et ornée de 4 superbes vignettes, gravées par M. Girardet, sur les dessins de MM. Girodet et Bouillon. 13o Odes d’Anacréon, traduites en vers (avec le texte en regard), par Ch.-L. Mollevaut, Paris, 1825, in-18. 14o Les mêmes, traduites en vers français (avec le texte en regard), par Veissier Descombes, Paris, 1826, in-32. 15o Les mêmes traduites en prose (avec le texte en regard), par madame Cel. Vien., Paris, 1825, in -18. A-D-r.


ANAFESTE (Paul-Luc, ou Paoluccio), premier doge de Venise. Les habitants des Iles vénitiennes, gouvernées, jusqu’en 697, par des tribuns, prirent à cette époque la résolution de se réunit en un seul peuple, et sous un seul gouvernement. Ils élurent, pour chef de leur république, Paul-Luc Anafeste, d’Héraclée. Ainsi commença une magistrature qui devait se continuer glorieusement pendant onze cents ans. Anafeste fixa, de concert avec Liutprand, roi des Lombards, les frontières de la Vénétie. Il mourut en 717, et eut pour successeur Marcello Tagliano. S. S-i.


ANANIA (Joannes de), Jean d’ANANIE, ou d’AGNANY, jurisconsulte du 15e siècle. On prétend qu’étant né de parents obscurs et pauvres, il ne voulut pas en porter le nom, et qu’il prit celui d’Anania, ville très-ancienne du Latium. Quoi qu’il en soit, il fut auditeur de Floranius à Santo-Pedro, et professa le droit civil et canonique à Bologne, ou il fut fait archidiacre. Sa vie privée offre un modèle de piété sincère, et ses ouvrages annoncent une grande érudition. Le droit civil, le droit canonique furent également l’objet de ses travaux. Ses commentaires sur le 5e livre des Décrétales, et un volume de Consultations, sont particulièrement estimés. Parmi ses autres ouvrages, on fait cas de son traité sur les droits féodaux, de Revocatione feudi alienati, Lugduni, 1546, in-4o. On est étonné qu’un homme aussi éclairé ait fait un traité sur la magie et la nature des démons, qui est réuni à son corps d’ouvrage, et intitulé : de Magia et Malaficiis, Lugduni, 1669, in-4o. Anania mourut, dans un ago avancé, en 1458. M-x.


ANANIAS, non commun à plusieurs personnages dont il est fait mention dans l’Écriture sainte. Le premier est un de ces trois jeunes Hébreux qui, pour n’avoir pas voulu adorer la statue de Nabuchodonosor, furent jetés dans la fournaise ardente, d’où Dieu les retira miraculeusement, sans qu’ils eussent été atteints par les flammes. Cet événement eut lieu vers l’an 538 avant J.-C. Le second fut frappé de mort aux pieds de St. Pierre, avec sa femme Saphire, pour avoir, l’un et l’autre, voulu tromper cet apôtre sur le prix de la vente de leur champ, afin de s’en réserver une partie, tandis qu’ils s’étaient engagés à distribuer le tout aux pauvres. Le troisième fut fait souverain pontife des Juifs, l’an 49 de J.-C. Il était depuis huit ou neuf ans revêtu de cette dignité, lorsque Cumanus, gouverneur de Judée, l’accusa d’avoir cherché à soulever sa nation contre les Romains, et l’envoya, chargé de chaînes, à Rome, d’où il revint parfaitement justifié. À son retour, il persécuta les chrétiens, traduisit St. Paul devant le grand conseil des Juifs, et le fit souffleter au moment où il commençait à plaider sa cause. « Dieu te punira, muraille blanchie, » lui dit l’apôtre ; effectivement, quelques années après, Agrippa II le dépouille de sa dignité, et il fut massacré dans son propre palais par des séditieux, dont son fils Éléazar était le chef. T-d.


ANANUS, fameux docteur juif du 8e siècle, l’auteur, ou plutôt le restaurateur de la secte des caraïtes, c’est-à-dire, de ceux qui, scrupuleusement attachés à la lettre de la loi de Moise, rejettent toutes les traditions et les interprétations allégoriques imaginées par les talmudistes. Cette secte avait perdu toute son importance, depuis la destruction du temple de Jérusalem, lorsque Ananus entreprit, vers l’an 750, de lui rendre tout son éclat. Il combattit fortement les sectateurs d’Hillel, ou les traditionnaires, se fit de nombreux disciples, et devint chef de la captivité. Sa secte subsiste encore parmi les juifs. T-d.


ANARIUS et AMPHINOMUS étaient deux frères qui demeuraient à Catane, en Sicile. Dans une des éruptions de l’Etna, un torrent de lave s’approchant de la ville, chacun s’empressa d’emporter ce qu’il avait de plus précieux ; mais ces deux frères, abandonnant leur or et toutes leurs richesses, prirent sur leurs épaules leur père et leur mère, qui étaient très-avancés en âge et hors d’état de s’enfuir. Chargés de ce fardeau précieux, ils sortirent de la ville. Comme ils n’allaient pas très-vite, la lave les atteignit. L’histoire rapporte qu’elle se sépara en deux, sans leur faire aucun mal. On leur érigea des statues à Catane, et on les honorait sous le nom des frères