Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 12.djvu/14

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Qu’aucun article n’a été accepté qu’il n’eût été rédigé spécialement et originalement pour la Biographie universelle ;

Que le travail de chacun était, après avoir été achevé, soumis au contrôle, à la critique et à la science de tous, et que ce n’était qu’après la multiplicité des retranchements, des additions, des remaniements et des vérifications de tout genre, qu’il était enfin admis à enrichir les pages du recueil ;

Que les frères Michaud, et spécialement M. Michaud jeune, survivant, ont eu la pensée et la conception de l’entreprise, ont formé le plan, ont organisé l’association, ont dirigé l’unité, ont réuni les matériaux, ont présidé à l’ordre et au travail de cette longue et laborieuse opération, et que soit par les forces de leur esprit, soit par le fardeau supporté des dépenses, sont par leur persévérance enfin, seuls ils l’ont conduite à son achèvement[1].

Voilà ce qu’ont successivement déclaré et constaté la Cour impériale de Paris, la Cour de cassation, la Cour impériale d’Orléans.

Voilà ce qu’ont aussi successivement proclamé, à tous les degrés de juridiction, tous les organes du Ministère public que la Biographie universelle a eu constamment l’honneur de voir à côté d’elle, appuyant toutes ses prétentions.

Devant la tribunal de police correctionnelle de la Seine, M. le substitut du procureur impérial Dupré-Lasalle ;

Devant la Cour impériale de Paris, M. l’avocat général de Gaujal ;

Devant la Cour de cassation, deux fois M. l’avocat général Plougoulm ;

Devant la Cour impériale d’Amiens, M. le procureur général Gastembide, auteur d’in des traités les plus justement estimés sur la propriété littéraire ;

Devant la Cour impériale d’Orléans, une première fois M. l’avocat général Lenormand ;

Et la seconde fois, M. l’avocat général Greffier.

Cette longue nomenclature donne l’idée de toutes les vicissitudes qu’ont eu à subir M. Michaud et sa cessionnaire, avant d’obtenir, contre leurs puissants adversaires, la consécration définitive de leur propriété et de leurs droits.

    Réviseurs des articles et vérificateurs de la Biographie. — C.·M. Pillet, Gence, Beuchot, De Fortia, Lefebvre, Miger, Philbert, Weiss.

    Plus tard, à ces collaborateurs vinrent se substituer, tant dans la première édition et son supplément que dans la deuxième édition, à mesure que la mort faisait des vides dans cette phalange :

    G.·V. Leclerc, Campenon, Naudet, Guignault, Cousin, Fourier, De Prony, Parizot, Viguier, Miechelet, Buchon.

    Et dans une ligne moins active :.

    Arago, Chateaubriand, Bazin, de Bonald, De Féletz, Botta, Nodier, de Humboldt, Bergasse, Dacier, Esménard, Vander Bourg, De Gérando, Dussault, Laya, Delamalle, Maine de Biran, Peignot, Royer, Benjamin Constant, Tissot, De Laplace, Lenoir, Mme de Staël, Mme Vaanoz, Mme de Salm, Blanqui, le général Bardin, Amédée Pichot, Ch. Lesseps, Barthélemy-Saint-Hilaire, Balzac, Chaix-d’Est-Ange, Creusé de Lesser, Capefigue, Dupin (Ch.), le maréchal Dide de la Brunerie, l’abbé Dassance, Esquirol, Feuillet de Conches, Fétis, Geoffroy-Saint-Hilaire, Isid. Goeffroy-Saint-Hialire, Gérusez, De Lafage, Libri, Lacretelle, Letronne, Laurillard, Lasterye, Mérimée, Mathieu, Ozanam, Portalis, Quatrefages de Sacy, Victorin Fabre, Salvandy, etc., etc.

  1. M. l’avocat général de Gnujal, devant la Cour de Paris, s’exprimait en ces termes dans un remarquable réquisitoire qui restera, sur la part de M Michaud comme auteur de la Biographie :

    M. Michaud a entrepris en 1810 la Biographie universelle. Ce n’était pas chose nouvelle qu’une biographie universelle. Des œuvres de ce genre avaient été précédemment publiées. Chandon et Delandine venaient à peine d’achever celle qu’ils avaient commencée en 1766. Pour réussir dans une telle entreprise, il fallait faire mieux que ses devanciers. Or, M. Michaud a pleinement réussi : son œuvre a été acceptée par le monde savant et le public lettré comme une œuvre utile à tous, bien conçue, consciencieusement exécutée, digne de l’estime et du suffrage de tous.

    « Il est évident que M. Michaud n’a pas obtenu ce résultat sans un effort personnel considérable. Son plus grand mérite, son premier élément de succès, a été de grouper constamment autour de lui, pendant vingt ans, les hommes les plus éminents dans les sciences et dans les lettres, de distribuer à chacun d’eux la tâche la mieux appropriée à son nptitudo ou à son talent, de donner par leur signature comme par leur collaboration une incontestable valeur à l’œuvre elle-même, de s’approprier l’œuvre partielle en l’encadrant dans son œuvre d’ensemble, de constituer ainsi un véritable monument littéraire, difficile à mesurer dans sa puissance et dans son étendu, bien supérieur assurëment à toutes les œuvres collectives publiées jusque-là, sauf bien entendu ces œuvres de science, de patience et de labeur consciencieux que nous ont léguées les corporations religieuses, et qui feront l’éternelle admiration comme l’éternel aliment du monde savant. »