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pas à appartenir, ainsi qu’à l’Académie des sciences, où, en 1735, il était entré en qualité d’adjoint chimiste. Il ne fut pas étranger à la découverte que Duhamel et Gross firent du procédé par lequel on obtient l’éther, et que Froben, son auteur, avait soigneusement tenu secret. On lui doit plus particulièrement une belle analyse du zinc, sur lequel il donna deux Mémoires à l’Académie en 1735. Il expliqua la propriété qu’a le nitre d’exhaler une vapeur rouge, par des raisons très-concluantes, qu’il communiqua à cette société savante en 1736. Après un si honorable début, Hellot ne cessa de s’occuper de divers travaux très-estimables, tels que les encres sympathiques ; le phosphore, connu sous le nom de Kunckel; le sel de Glauber; le sel marin; nos poids et nos mesures, dont la réforme était si importante; la pâte de la porcelaine; les teintures, les mines, etc. Le plus important de ses ouvrages est celui auquel il préluda par deux Mémoires lus à l’Académie en 1740 et 1741, et qui a pour titre: Art de la teinture des laines et des étoffes de laine au grand et au petit teint, 1750, 1 vol. in-12. On lui doit aussi une excellente traduction du Traité allemand, qu’il a beaucoup perfectionné, de Ch. André Schlutter, de la fonte des mines et des fonderies, Paris, 1750-53, 2 vol. in-4o. Par la nouvelle forme qu’il donna à cet ouvrage, par ses additions importantes, il en fit, à proprement parler, un traité aussi neuf que complet. Le Recueil de l’Académie des sciences contient plusieurs de ses Mémoires. Il avait, en outre, rédigé la Gazette de France, de 1718 et 1732. Gai et spirituel, désintéressé et véridique, Hellot eut des amis distingués, et fut généralement recherché. Il se maria vers la fin de sa carrière, en 1750, et mourut, d’une seconde attaque d’apoplexie, le 15 février p 1766.

D—B-S.



HELMAN (Isidore-Stanislas), graveur fécond et laborieux, naquit à Lille en 1743. Venu jeune à Paris pour se perfectionner dans son art, il entra dans l’école de Lebas, dont il devint l’un des meilleurs élèves. Il se fit d’abord connaître des amateurs par un grand nombre de vignettes, gravées d’après Cochin et d’autres habiles dessinateurs. Depuis 1780 il reproduisit les plus beaux tableaux des diverses expositions. On trouve dans le Manuel des curieux de Huber la liste de ses principales productions jusqu’en 1789. Dans le nombre on doit distinguer les trois suites d’estampes que Helman a publiées sur l’histoire de la Chine : 1° Faits mémorables des empereurs de la Chine, tirés des annales chinoises, gr. in-4o, 24 pl.; 2° Abrégé historique des principaux traits de la vie de Confucius, ibid., 24 pl. ; 3°- Victoires de l’empereur de la Chine, 1785, 16 pl. Ce dernier recueil offre la copie réduite des planches exécutées à Paris de 1768 à 1774 sous la direction de Cochin, d’après les dessins envoyés de Pékin par l’ordre de l’empereur Kien-long. Les planches originales ayant été expédiées à la Chine, après en avoir tiré quelques épreuves, cette suite, dans le format atlantique, est très-rare. Helman, comme la plupart de ses confrères, embrassa les principes de la révolution, sans en prévoir les conséquences qui devaient être si funestes aux arts ; mais du moins il n’abandonna pas son atelier, et ne se fit point remarquer par son exaltation. En 1797 il fit hommage au conseil des Cinq-Cents d’une collection de gravures représentant les principaux événements de la révolution (Moniteur, 8 iloréal an 6). Il mourut peu de temps après. W—s.


HELME (Mistriss Élisabeth), Anglaise, morte en 180..., est auteur de quelques romans intéressants, et d’ouvrages divers adaptés à l’éducation, tous écrits avec clarté et simplicité, et qui ont eu du succès. Nous ne citerons que les suivants: Louise ou la Chaumière dans le marais, imprimé pour la septième fois en 1801, 2 vol. ; traduit en français, 1787, 1 vol. in-12, 2 vol. in-18; 2° Abrégé des Vies de Plutarque, 1794, in-8o; 3° Promenades instructives dans Londres et les villages adjacents, 1798, 2 Vol. in-18 ; et 1800, 1 V0]. in-12.; 4° Instruction naturelle, ou conversations de famille sur des sujets moraux et intéressants, 1802, 2 vol. in-18; 3° édition, Londres, 1810, in-12 ; 5° St-Clair des Iles ou les Exilés à l’ile de Barra, tradition écossaise, 1804, 4 vol. ; traduit librement en français, par madame de Montolieu, 1809, 4 vol. in-12. Ce roman est aussi traduit, par extraits, dans la Bibliothèque britannique. 6° Histoire d’Angleterre, racontée par un père à ses enfants; 7° Histoire d’Écosse, 1806, 2 vol. in-12. On a publié depuis sa mort : 8° Madelène, ou la Pénitente de Godstow, roman historique, 3 vol. in-12; 9° Les temps modernes, ou le siècle ou nous vivons. 1815, 3 vol. in-12.

X—s.


HELMERS (JEAN-FRÉDÉRIC), poëte hollandais, né à Amsterdam en 1767, se livra très-jeune à l’étude des langues, et montra des dispositions aussi heureuses que précoces pour la poésie. Mort le 26 février 1813, à l’âge de 46 ans, il n’a pas laissé un grand nombre d’ouvrages, mais plusieurs sont fort estimés de ses compatriotes, entre autres, la Nation hollandaise, poëme en six chants, Amsterdam, 1812-1813, in-8o, qui est regardé. comme un chef-d’œuvre. Dans le second chant, le poëte déplore la décadence de sa patrie; mais l’ombre de Vondel (voy. ce nom), le coryphée du Parnasse hollandais, lui apparait, et lui présente un astre réparateur. On lisait, dans une note, que cet astre était Napoléon ; et l’inspecteur de la librairie en Hollande, C. Von Romer, ajoutait que c’était par ordre de la direction générale de la librairie de Paris que cette note avait été placée après la mort de l’auteur, survenue pendant l’impression. Ce poëme a été souvent réimprimé ; c’est sur la sixième édition que M. Aug. Clavereau l’a traduit en vers français, avec des notes, Bruxelles, 1825, in-8o. On a encore de Helmers : 1° Deux odes très-remarquables, la Nuit et le Poëte, publiées vers 1787 ; 2° Socrate, poëme en