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de revers, dont l’objet est d’établir une résistance imposante, quoiqu’à peu de frais, sur un très-petit espace isolé. Chargé, en 1793, de faire une reconnaissance au Mont St-Bernard, il fut dénoncé et obligé de se retirer à St-Germain ; mais on se souvint de ses talents, et on l’arracha de sa retraite pour exécuter le projet de l’invasion de la Hollande. Il enleva plusieurs places aux ennemis, entre autre Breda, et cette campagne dans un pays marécageux altéra sa santé. Dénoncé de nouveau, il se tint à l’écart, et rédigea dans sa solitude son dernier ouvrage, qui fut imprimé par ordre du gouvernement ; il est intitulé Considérations militaires et politiques sur les fortifications. Porté au Sénat par le premier consul, en 1799, d’Arçon y fut reçu par acclamation ; mais il ne jouit pas longtemps de cet honneur, et mourut le 1er juillet 1800, âgé de 77 ans. Il était membre de l’Institut. Girod Chantrans, officier du génie, a fait imprimer une notice sur d’Arçon à Besançon, 1801, in-12o. Les ouvrages qu’on a de lui sont : 1° Réflexions d’un ingénieur, en réponse à un tacticien, Amsterdam, 1773, in-12o ; 2° Correspondance sur l’art de la guerre, entre un colonel de dragons et un capitaine d’infanterie, Bouillon, 1774, deux parties, in-8o ; 3° Défense d’un systême de guerre national, ou analyse raisonnée d’un ouvrage intitulé : réfutation complette du système de M. de Mesnil-Durand, 1779, Amsterdam, in-8o, 4° Conseil de guerre privé sur l’événement de Gibraltar en 1782, 1785, in-8o ; 5° Mémoires pour servir à l’histoire du siége de Gibraltar, par l’auteur des batteries flottantes, Cadix, Hernill, 1783, in-8o ; 6° Considérations sur l’influence du génie de Vauban dans la balance des forces de l’État, 1786, in-8o ; 7° Examen détaillé de l’importante question de l’utilité des places-fortes et retranchements, Strasbourg, 1789, in-8o ; 9° Réponse aux mémoires de M. de Montalembert sur la fortification dite perpendiculaire, 1790, in-8o ; 10° Considérations militaires et politiques sur les fortifications impr. De la République, 1795, in-8o, Paris. Cet ouvrage, imprimé aux frais du gouvernement, est le plus important de ceux de d’Arçon ; il contient, pour ainsi dire, le résumé de toutes ses observations, et de tout ce qu’il avait écrit sur un art qu’il étudia toute sa vie. D-m-t. et W-s.


ARÇONS (César d’), avocat au parlement de Bordeaux, mort en 1681, était de Viviers, bourg de la Gascogne : ses ouvrages n’ont rien d’analogue à son état ; ils roulent tous sur la physique et sur la philologie sacrée. 1° Du Flux et du Reflux de la mer, et des Longitudes, Rouen, 1655, in-8o, Bordeaux, 1667, in-4o. 2° Divers traités de physique, Bordeaux, 1668, in-4o, où il veut tenir le milieu entre Aristote et Descartes. 3° Trois dissertations, Bruxelles, 1680, in-4o, sur la dispute entre St. Pierre et St. Paul ; sur l’endroit oui Jésus-Christ établit St. Pierre pour son vicaire en terre ; sur la généalogie de Jésus-Christ. 4° Eschantillon, ou le Premier des trois tomes d’un ouvrage qui fera voir dans l’Apocalypse les traditions apostoliques, ou les mystères de l’Église passés, présents et à venir, dédié au Sacrement de l’autel, Paris 1658, in-4o. Cet ouvrage avait pour objet de découvrir dans l’Apocalypse les sept sacrements, les sept ordres de la hiérarchie, etc. Heureusement que l’auteur fit grâce au public des trois tomes annoncés par cette espèce de prospectus. D’Arçons avait eu la confiance du nonce Bargellini dans l’affaire de la paix de Clément IX. Il a laissé, dans un mémoire imprimé, le détail des conférences qu’ils eurent ensemble à ce sujet. T-d.


ARCONVILLE (Thiroux d’), Voyez Thiroux.


ARCQ. Voyez Arc.


ARCUDI (Alexandre-Thomas), dominicain, qui florissait à la fin du 17e siècle et au commencement du 18e, n’était pas Vénitien, comme on l’a prétendu, mais né à St-Pierre en Galatine, dans la Pouille, au royaume de Naples. Sa famille était noble et originaire de Corfou. Il dit lui-même, dans la dédicace d’un de ses ouvrages, que leur nom d’Arcudi, était dérivé d’arctos grec, ou d’arcturus latin, qui signifient la petite ourse ; qu’ils portaient une ourse pour armes, et que ses ancêtres, à Galatine, avaient reçu d’un prince de la maison Orsini, qui avait eu de tout temps cette insigne, la permission de la porter. Il mourut en 1720. Ses principaux ouvrages imprimés sont : 1° Anatomia degl’ Ipocriti, sous le faux nom de Candido Malasorte Ussaro, 1699, in-4o. 2° Galatina letterata, Gènes, 1709, in-8o. Cet ouvrage contient quarante-quatre articles, sur autant d’hommes distingués dans les lettres, qui ont illustré St-Pierre eu Galatine, leur patrie ; il devait suffire pour indiquer que c’était aussi celle de l’auteur. Ce livre fut vivement critiqué, ce qui donna lieu au P. Arcudi de publier un recueil de réponses et de défenses, sous ce titre : le due Galatine difese, il libro e la patria, sous le nom de Fr. Saver. Volante, prétendu neveu de l’auteur, Gènes, 1745, in-8o. 3° Prediche quaresimali, Lecce,1742, in-4o. 4° Sant’ Atanasio magno, Lecce, 1714, in-4o. Il laissa de plus un certain. nombre d’ouvrages de piété, tant en prose qu’en vers, qui n’ont point été publiés. G-é.


ARCUDIUS (Pierre), savant prêtre grec, né dans l’île de Corfou, élevé à Rome, ou Clément VIII l’employa dans plusieurs négociations, dont il s’acquitta avec succès, notamment en Russie, où il fut envoyé pour régler des contestations élevées dans ce pays sur certaines questions de doctrine, qu’il eut le bonheur de terminer. À son retour, il s’attacha au cardinal Borghèse, neveu de Paul V ; mais, ayant perdu tout espoir de parvenir aux dignités auxquelles il aspirait, il se retira au collège des Grecs de Rome, et y mourut vers 1634. Arcudius était si attaché aux sentiments de l’Église latine, qu’il obtint du pape la permission de célébrer la messe selon le rit latin, après s’être jusque-là conformé au rit grec. Il avait conçu la plus forte prévention contre les luthériens et les calvinistes. C’est dans cet esprit qu’il composa son traité de la Concorde de l’Église occidentale et de l’Église orientale, sur l’administration des sacrements, Paris, 1619, in-fol. Son but est de prouver que les deux Églises étaient anciennement parfaitement d’accord, non-seulement sur la doctrine, mais encore