évêques, et de la Suite des Réclamations, datée du 8 avril 1804. Du reste, il blâma les excès des anticoncordataires, se montra toujours opposé au schisme, et autorisa les prêtres de son diocèse à se soumettre aux évêques nouvellement institués. Après la mort de l’abbé Edgeworth, en 1807, Asseline fut appelé auprès de Louis XVIII, qui se trouvait alors à Mittau ; il partit sur-le-champ pour la Courlande ; mais dans l’intervalle, le prince avait été obligé de quitter le territoire russe. Il passa en Suède, et de la en Angleterre. Le prélat l’y suivit, et n’arriva en Angleterre qu’en 1808. Louis XVIII, le duc et la duchesse d’Angoulême le choisirent pour leur confesseur. Il résidait à Ailesbury près Hartwell, et vivait dans l’intimité avec la famille royale. Ce prélat mourut le 10 avril 1813, avec une haute réputation d’habileté, de prudence et de vertu. Ses écrits sont nombreux ; beaucoup avaient été imprimés séparément. En 1825, M. l’abbé Prémord, son ami, donna ses Œuvres choisies en 6 vol. in-12, avec une notice sur sa vie. Les trois premiers renferment les écrits de piété, l’Exposition du Symbole, les Réflexions sur les vertus théologales, les Considérations sur l’Eucharistie, des Méditations et Pratiques de piété, etc. Les tomes 4 et 5 sont remplis par onze instructions pastorales et par trois sermons. Le tome 6 est consacré tout entier à la controverse ; on y trouve des lettres adressées à une dame protestante qui se convertit depuis, et des réflexions sur les doutes exposés par le comte de Stolberg. On regrette que l’éditeur n’ait pas fait entrer dans sa collection un plus grand nombre de lettres et de sermons, et qu’il n’ait pas au moins donné la liste des écrits de l’évêque. C’eût été un supplément à son édition, et un hommage à la mémoire d’un prélat dont toute la vie fut consacrée à des travaux aussi utiles qu’honorable. P-c-t.
ASSELYN (Jean), peintre, né à Anvers en 1610, mort à Amsterdam en 1660, fut élève d’Isaïe van den Velde, peintre de batailles. Il fit un voyage à Rome, et y étudia longtemps les antiquités et les grands maîtres : la manière de Bamboche fut celle qu’il suivit de préférence. À son retour, il séjourna à Lyon, ou ses ouvrages furent recherchés ; plusieurs d’entre eux retracent des vues prises aux environs de cette ville. Il y épousa la fille d’un de ses compatriotes, et revint avec elle à Amsterdam. Il contribua, par son exemple, à réformer le goût des artistes de son pays, et à leur inspirer une manière plus franche et plus conforme à la nature. Il a représenté quelquefois des sujets d’histoire et des batailles ; mais le plus souvent des paysages ornés de monuments, de ruines, et animés par de très-bonnes figures. Son coloris a de l’éclat et de la chaleur, sa touche est fine, et ses compositions offrent beaucoup de goût dans le choix des sites et des ornements. Le musée du Louvre possède, entre autres tableaux de ce maître, un paysage avec bestiaux traversant le Tibre a gué, et une marine par un temps d’orage, dont l’effet est bien senti et la couleur très-vraie. V-t.
ASSEMANI (Jean-Joseph), syrien maronite, archevêque de Tyr, préfet de la bibliothèque du Vatican, etc., naquit en 1687 et mourut le 14 janvier 1768. Il était très-versé dans la connaissance des langues anciennes et de celles de l’orient. Il a publié plusieurs ouvrages qui le placent parmi les plus célèbres orientalistes de l’Europe : 1° Bibliotheca orientalis Clementino-Vaticana, recensens manuscritos codices, Syriacos, Arabicos, Persicos, Turcicos, Hebraicos, Samaritanos, Armenicos, Ethiopicos, Græcos, Ægyptios, Ibericos et Malabaricos, etc., jussu et munficentia Clem. XI, Romæ, 1719-1728. Ce savant et bel ouvrage, sorti des presses de la Propagande, est le plus beau titre de la gloire d’Assemani. 2° S. Ephræm, Syri, Opera omnia quæ extant, græce, syriace et latine, in sex tomos distributa, ad manuscriptos codices Vaticanos aliosque castigata, multis aucta, nova interpretatione, præfationibus, notis, variantibus lectionibus, illustrata, Romæ, 1732-1746, 6 vol. in-fol. 3° De Sanctis Ferentinis in Tuscia Bonifacio ac Redempto episcopis ; deque presbytero et martyre Eutychio, de quibus, S. Gregoriaus, papa, in libro Dialogorum scribit, Dissertatio, Romæ, 1745. 4° Italicæ historiæ Scriptores, ex biblioth. Vatic., etc., collegit, præfat. notisque illustra vit J. S. Assemanus, Romæ, 1751-1753, 4 vol. in-4o. 5° Katendaria Ecclesiæ universæ, etc., Romæ, 1755-1757, 6 vol. in-4o. J-n.
ASSEMANI (Étienne-Évode), archevêque d’Apamée, neveu du précédent et son successeur dans la charge de préfet de la bibliothèque du Vatican, mort en 1782. Il s’est rendu célèbre par ses connaissances dans les langues orientales et les ouvrages pleins d’érudition qu’il a donnés : 1° Bibliothecæ Medieco-Laurentianæ et Palatinæ codicum manuscr. orientalum Catalogus, etc. Florentiæ, 1742, 2 vol. in-fol., avec des notes d’A.-F. Gori ; 2° Acta sanctorum martyrum orientalium et occidentalium, in duas partes distributa, uti etiam Acta Sim. Stylitæ, e biblioth. apost. Vatic. in lucem protraxit, Chaldaicum textum recensuit, notis vocalibus animavit, latine vertit, admonit. perpetuisque annot. illustravit Steph. Ev. Assemani, Romæ, 1748, 2 vol. in-fol. Il a publié, conjointement avec son oncle : Biblioth. apost. Vatic. codic. manuscr. Catal., Romæ, 1756-1769. Cet ouvrage devait former 4 volumes, et il avait été déjà imprimé plusieurs feuilles du 4e volume, lorsque le feu prit au cabinet d’Assemani et consuma les matériaux qui devaient le composer. On doit encore a Étienne-Evode Assemani l’achèvement du tome 6 de l’édition des œuvres de St. Ephrem, que son oncle avait laissé à moitie fail. J-n.
ASSEMANI (Joseph-Louis), neveu de Joseph-Simon et frère cadet d’Étienne-Évode (voy. les deux art. précéd.), naquit, vers 1710, à Tripoli de Syrie. Il fut amené de bonne heure à Rome, où, sous la direction de son oncle, il fit de grands progrès dans les langues orientales. Nommé professeur de syriaque au collège de la Sapience, il remplit cette chaire avec une rare distinction, et fut ensuite créé professeur de liturgie par Benoît XIV. Ce pontife l’admit à l’académie qu’il venait de fonder pour en-
