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organique de l’univers. Paris, 1809, 2 vol. in-8°. La Mardelle mourut le 19 janvier 1813. Nous citerons un seul des traits qui honorèrent sa vie publique, et dont la preuve légale existe. La comtesse D....y lui ayant laissé par son testament deux cent mille francs, pour des services essentiels qu’il lui avait rendus, il écrivit à son mari : « Les services de l’amitié ne se payent point avec de l’argent ; je n’accepte point ce legs. »


LAMARE. Voyez Mare.

LAMARE (Guillaume de). né à Paris en 1664, et mort dans cette ville en 1747, fut curé de St-Benoît et ensuite chanoine de Notre-Dame. Il est auteur de plusieurs ouvrages estimables et très-répandus, entre autres : Épîtres et Évangiles pour les dimanches et fétes, avec de courtes réflexions, 1 vol. in-8°, imprimé en 1714, et qui a eu plus de cinquante éditions ; la dernière est de 1824. (Voy. la France catholique, 1825, chronologie historique des curés de St-Benoit, par l’abbé Bruté.)

Z.


LAMARLIERE (Antoine-Nicolas, comte allemand), général français, issu d’une noble et illustre famille d’Écosse, dont les ancêtres suivirent la fortune du roi Jacques II, lorsque ce prince se réfugia en France, naquit à Crépy, près de Meaux, en 1746, et fut destiné dès l’enfance à la carrière des armes. Entré comme élève à l’école militaire en 1756, il fut nommé six ans après sous-lieutenant dans le régiment du Dauphin, dans lequel il fit les dernières campagnes de la guerre de sept ans, en Allemagne. Blessé à l’attaque du fort de Hamm, en Westphalie, il passa comme lieutenant dans le régiment du Perche ; devint major des grenadiers royaux en 1769, et fit la campagne de Corse de cette année sous le maréchal de Vaux. Dix ans plus tard, il fut nommé lieutenant du roi et commandant de la ville et citadelle de Montpellier, emploi qu’il conserva jusqu’à la révolution de 1789. S’étant alors montré partisan des innovations, et n’ayant par conséquent pas émigré, il obtint en 1791 le commandement du 14e régiment d’infanterie, puis le grade de maréchal de camp. Ce fut en cette qualité qu’il fit entrer neuf bataillons d’infanterie dans Lille assiégée par les Autrichiens, dans le mois de septembre 1792, et qu’il eut part avec le général Ruault à la défense de cette place. Après avoir pris la citadelle d’Anvers, le 18 novembre 1792, il commanda l’avant-garde de Miranda sur la Meuse, et partit de Ruremonde pour faire une invasion dans la Gueldre prussienne, afin de mettre ce pays à contribution. Dumouriez prétend, dans ses Mémoires, que cette opération fut exécutée légèrement, et qu’au lieu de huit millions de contributions, dont il devait frapper ce pays, il n’obtint guère que le quart de cette somme. Quoi qu’il en soit, Lamarlière était à peine revenu sur la Meuse que le corps de Miranda fut obligé de lever le siége de Maëstricht et de se retirer en toute hâte. Il parait que cette retraite fut exécutée par la division de Lamarlière avec quelque désordre ; ce qu’il y a de sûr, c’est qu’il fut dénoncé pour cela au ministère de la guerre par le capitaine Dejean (voy. ce nom), qui ne craignit pas de lui reprocher en face qu’il avait plus songé à sauver ses équipages que ses troupes. Lors de la défection de Dumouriez, qui eut lieu un peu plus tard (avril 1795), Lamarlière, à l’exemple de Dampierre, se sépara de lui pour se réunir aux commissaires de la convention nationale, lesquels lui donnèrent le commandement d’une division. Dumouriez fut très-mécontent de cette conduite, et dans ses Mémoires, il traite fort mal Lamarlière, qui, dit-il, ayant été chargé par Valence de conduire ses chevaux et ses équipages à Tournai, ajouta la friponnerie à la scélératesse, et s’appropria l’un et l’autre en se rendant à Valenciennes auprès des délégués de la convention, qui le nommèrent aussitôt général de division, et lui donnèrent le commandement d’un corps d’armée. Il combattit alors sous Dampierre dans plusieurs occasions, notamment à l’affaire meurtrière de Reymes, où le général en chef fut tué. Le 24 mai, Lamarlière battit les Hollandais à Roubaix et à Turcoing ; puis on l’envoya à Lille pour prendre le commandement de cette place, où il fut ensuite dénoncé comme noble et complice de Dumouriez par un protégé de Robespierre, nommé Lavalette. Poursuivi plus tard par Robespierre lui-même, il fut décrété d’accusation à la suite d’un rapport du comité de salut public, où l’on eut l’indignité de produire la lettre d’un émigré adressée à une femme inconnue, et d’après laquelle il aurait permis à cet émigré d’entrer dans la place de Lille. Traduit sur ce chef d’accusation ridicule au tribunal révolutionnaire, il fut condamné à mort le 25 novembre 1795. Au moment où il allait paraître devant le sanglant tribunal, le député Duhem, qui l’avait connu au siége de Lille, et qui lui portait intérêt, ayant couru après Robespierre dans la rue, pour le solliciter en sa faveur, n’en reçut que cette froide réponse : Je ne me mêle pas de ces choses-là.


LAMARQUE (François), conventionnel, était né dans le Périgord vers 1755, et fut reçu avocat au parlement de Paris en 1785. Une consultation qu’il fit alors en faveur de la province du Bourbonnais, et qui fut signée par Tronchet, Target et d’autres avocats célèbres, lui fit une réputation. Ayant, comme la plupart des hommes de son ordre, embrassé la cause de la révolution, il fut nommé juge au tribunal du district de Périgueux en 1790, et l’année suivante député du département de la Dordogne à l’assemblée législative. Il commença à se faire connaître dans cette assemblée par des travaux sur l’ordre judiciaire, et ensuite par des motions contre les émigrés, dont il proposa, dès le 21 janvier 1792, de séquestrer les biens, disant que c’était à ceux qui provoquaient la guerre d’en supporter les frais. et que ceux qui défendaient la patrie devaient