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Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 34.djvu/45

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tate libellus, Rome, 1515, in-4° ; 3° Compendium historiæ Romana ab interim Gordiani usque ad Justinum III, Venise, 1498 et 1500, in-4°. Cet ouvrage a été inséré par Frédéric Sylburge dans sa collection des écrivains de l’histoire romaine. 4° Vita Statii et patria ejus. Ces deux morceaux se trouvent dans l’Histoire des poëtes de Lilio Giraldi. 5° Varronis de lingua latina libri ex recensione Pomponii Læti, Venise, 1498, in-4°, avec des remarques de François Rolandelli. 6° De exortu Machumedis ; dissertation assez curieuse insérée dans plusieurs recueils ; 7° deux traités De arte grammatica. Le second, qui n’est que l’abrégé du premier, a été seul imprimé, Venise, 1484, in-4°. 8° Des éditions de Pline le jeune, de Salluste et de quelques ouvrages de Cicéron, et des commentaires sur Quintilien, Columelle et Virgile. Dans tous ces ouvrages, excepté peut-étre dans le traité De urbis Romanæ antiquitate, qui n’était pas destiné a voir le jour, le style de Pomponius est remarquable par une pureté et une élégance dignes du siècle d’Auguste. Érasme même le cite comme le type, l’idéal du latin moderne ; mais beaucoup de légèreté, souvent même de mauvaise foi, diminue le mérite réel de l’auteur. Il cite fréquemment et donne comme véritables des inscriptions forgées par lui-même ; dans ses éditions, surtout dans celle de Salluste, il passe pour avoir hasardé un grand nombre de changements sans y être autorisé par les manuscrits. Dans son Histoire romaine, il adopte comme indubitables une foule de circonstances dont on ne fait mention que dans les panégyriques anciens et qui par la même doivent inspirer de la défiance à un esprit judicieux. Cet ouvrage peut cependant être encore consulté avec fruit, parce que l’on y trouve quelques détails qui ne se lisent dans aucun auteur antérieur et que l’on suppose tirés d’anciens manuscrits perdus depuis ce temps-là. Sabellicus, disciple de Pomponius Lætus, Paul Jove et Vossius ont écrit sa vie. Voyez pour plus de détails le Dictionnaire de Chaufepié.

P—ot.


POMPONNE. Voyez Pompone.


PONA (Jean), pharmacien de Vérone, n’est guère connu que par un petit ouvrage de botanique intitulé Plantæ seu simplícia quæ in Baldo monte, et in via à Verona ad Baldum reperiuntur, etc., Venise, 1595, in-IP, 16 planches, avec une préface adressée à l’Écluse. C’est une herborisation indiquant simplement les noms des plantes et les localités. On y trouve aussi la description détaillée de seize plantes nouvelles, accompagnée de figures. Ce morceau fut réimprimé à la suite du Rariorum plantarum historia de l’Ecluse, qui

parut en 1601. Une seconde édition fut publiée à Bâle en 1608, in-4°, 38 fig., contenant quelques plantes observées dans l’île de Crète, par Hon. Belli, et une dissertation sur l’amomum des anciens, par Nic. Marogna. Il parut de cette édition une traduction italienne, à laquelle fut jointe celle de deux commentaires de Marogna sur l’amomum, par François Pona, Venise, 1617, in-4°, 91 figures. On ignore toutes les circonstances de la vie de Jean Pona et l’année de sa mort.

D—u.


PONA (François), habile médecin et le littérateur, le plus fécond de son siècle, naquit en 1594 à Vérone, d’une famille patricienne. Il acheva ses études à l’université de Padoue, et y obtint à l’âge de vingt ans le laurier doctoral dans les facultés de philosophie et de médecine. De retour à Vérone, il fut agrégé au collége de médecine de cette ville, où il se fit bientôt connaître par son habileté dans l’art de guérir. Malgré les soins qu’il donnait à ses malades et quoiqu’il eût une pratique très-étendue, il trouva le loisir de composer des ouvrages en prose et en vers, très-peu connus aujourd’hui, mais qui méritèrent les plus grands éloges des contemporains. Ghilini l’appelle le phénix des beaux-esprits de son temps et le cygne le plus éloquent qui ait chanté sur les bords de l’Adige (voy. Teatro d’uomini íllustri). En 1651, Pona reçut le titre d’historiographe de l’empereur Ferdinand III. On ignore la date précise de sa mort : mais Scip. Maffei nous apprend (voy. la Verona illustrata) qu’en 1652 Pona publia la paraphrase de quelques stances du Tasse, à laquelle il joignit le catalogue de ses ouvrages publiés, au nombre de cent douze, et qu’il vécut encore plusieurs années (non pochi anni). Il était membre de l’académie des Filarmonici de Vérone et des Incogniti de Venise. À la suite de ses Sarurnales, imprimées la même année, il avait donné une liste non moins complète de ses productions scientifiques et littéraires, distribuées en dix classes : médicales, philosophiques, historiques, académiques, poétiques, anatomiques, dramatiques, sacrées, ouvrages d’érudition et traductions ; elle a été insérée avec des additions dans le tome 41 des Mémoires de Niceron et dans le Dictionnaire de Moréri, édition de 1759. Indépendamment des traductions italiennes du poëme de Martianus Capella (les Noces de l’Éloquence et de Mercure), de la Description du monte Baldo, par Jean Pona, son oncle (voy. l’article précédent) ; du commentaire de Nicolas Marogna sur l’amome des anciens, et enfin de l’Argenis de Barclay, Venise, 1625, in-8°, on citera de lui : 1° Il Paradiso de’ fiorí, e catalogo dalle piante che si porrono avere del monte Baldo, Vérone, 1622, in-4° ; 2° la Lucerna di Eureta Misoscolo[1], academico Filarmonico, ibid., 1622 ; nouvelle édition augmentée, Venise, 1627, in-4° ; Paris, sans date, in-12. C’est un dialogue entre l’auteur et la lampe. Fatigué de ce qu’elle ne lui donnait pas assez de lumière, il allait la jeter par la fenêtre, quand il entend sortir du milieu de la flamme une voix qui lui apprend que sa lampe est ani-


  1. C’était son nom académique ; et il l’a pris à la tête de plusieurs de ses ouvrages.