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poétiques et pittoresques. Parme, Bodoni, 1795, in-fol. Ce magnifique recueil est composé de 40 épigrammes auxquelles sont joints en nombre égal des dessins composés et gravés par. Joseph Vieira, peintre portugais. 8° Vie d’Antoine Cavallucci, peintre de Sermonetta, Venise, 1796, in-8° ; 9° Fables, Verceil, 1798, in-16 ; 10° De l’influence de la religion sur le progrès et l’État des beaux-arts, Rome, 1801, in-8° ; 11° Lettre sur la statue de Persée, de Canova, Pise, 1801, in-8° ; 12° Lettre sur un tableau de Lundi, Rome, 1801, in-8° ; 13° Lettre contenant la description du tableau de la Présentation au temple, de Camuccini, Rome, in-4° ; 14° Lettre pittoresque sur le Campo-Santo de Pise, Pise, 1820, in-4°, avec fig. Rossi eut pour collaborateur dans cet ouvrage Jean Rosini qui s’est fait depuis une grande réputation en Italie par ses divers écrits (voy. Jean Rosini). 15° Vie d’Angélique Kaufmann, Florence, 1810 in-8° ; 16° Histoire de la religion du Christ, traduite de l’allemand de Latter, Rome, 1817 in- 8° ; 17° les Noix de Bénévent, nouvelle, Venise, 1818, in-8° ; elle n’a été tirée qu’à vingt-quatre exemplaires. 18° Épigrammes, madrigaux et épitaphes, Pise, 1818, in-16 ; 19° un recueil de Nouvelles. Venise, 1824, in- 16 ; 20° enfin Rossi est auteur d’un grand nombre de comédies, tant imprimées qu’indices. L’une d’elles, intitulée le Courtisan vertueux ou les Événements du jour, en trois actes, a été traduite en français par M. S. Visconti et insérée dans les Chefs-d’œuvre des théâtres étrangers publiés par Ladvocat.

Z.


ROSSI (Jean-Charles-Félix), sculpteur anglais, était d’origine italienne, ainsi que l’indique son nom. Il naquit en 1762 à Nottingham, où son père, qui appartenait à une famille de Sienne, exerçait la médecine. Le jeune Rossi entra, presque enfant, dans l’atelier d’un sculpteur nommé Lucatella, où il fut quelque temps employé à des travaux subalternes qui servirent du moins à développer l’habileté de sa main et à lui donner de l’expérience. Animé du désir de se faire connaître, il se rendit à Londres, se plaça parmi les étudiants à l’académie royale et se distingua par ses progrès. A l’âge de dix-neuf ans, il obtint la médaille d’argent ; en 1781, il reçut celle d’or, laquelle lui conférait le privilége de séjourner trois ans à Rome. Il se rendit dans cette capitale en 1785 ; il revint en Angleterre en 1788 ; il fut nommé en 1800 associé de l’académie, et un an plus tard il entra comme membre dans ce corps savant. Nommé sculpteur du prince régent, il fut employé il la décoration du palais Buckingham ; le roi Guillaume IV maintint Rossi dans les fonctions que lui avait accordées George IV ; mais la vogue dont avait joui l’artiste était passée, et il eut peu de chose à faire lorsqu’il eut terminé divers monuments qui lui avaient été confiés et qui furent érigés dans la cathédrale de St-Paul ; ce sont eux surtout qui ont fait sa célébrité. On distingue parmi ces tombeaux celui de lord Heathfield : l’intrépide défenseur de Gibraltar est représenté en uniforme ; sur le piédestal on voit une figure de la Victoire descendant du haut d’un rocher fortifié afin de couronner un guerrier sur le bord de la mer. Ailleurs, lord Cornwallis a à ses pieds des figures représentant l’empire indien, dont il fut longtemps e gouverneur. Parmi ces statues, celle du Gange se recommande par sa noblesse et sa grandeur. Le tombeau de lord Rodney offre cet amiral soutenu par la Renommée et par l’Histoire. Dans le monument élevé au capitaine Faulkner, tué en 1793, Neptune, assis sur un rocher, reçoit dans ses bras un marin sur la tète duquel la Victoire dépose une couronne de laurier. Tout cela, on le voit, offre ce mélange d’allégorie et de mythologie à la mode au 18e siècle, et doit être regardé comme assez déplacé dans un temple chrétien. Rossi avait de la vigueur et de l’adresse, parfois il s’est élevé à l’énergie ; mais la grâce lui est restée habituellement étrangère. Parmi ses principaux travaux on cite : Mercure (exécuté à Rome) ; Ève (figure couchée) ; Edwin et Éléonore ; Céladon et Amélie ; Musidore ; Zephyr et l’Aurore ; Vénus et Cupidon Une statue du poète Thomson sortie de ses mains fut acquise par sir Robert Peel, et on a placé à la Bourse de Liverpool une image colossale de la Grande-Bretagne dont il est également l’auteur. Dans les dernières années de sa vie, Rossi connut la gène, et il n’avait guère pour subsister que la pension qu’il recevait de l’académie royale. Sa famille était fort nombreuse ; marié deux fois, il eut huit enfants de chacune de ses femmes. Il mourut le 21 février 1839.

Z.


ROSSI (Pellegrino), célèbre économiste et homme d’État, naquit à Carrare, dans le duché de Modène, le 13 juillet 1787. Élève brillant du collége de Corregio, puis des écoles de droit de Pise et de Bologne, il reçut à dix-neuf ans le titre de docteur. Avocat bientôt en renom, professeur de droit civil au lycée et de droit criminel à l’université, conseiller du gouvernement en matière d’État, dès l’åge de vingt-sept ans il avait déjà marqué avec éclat ses premiers pas dans cette carrière de travail, d’influence et d’honneurs où il devait continuer de marcher. Ami des idées françaises qui, à défaut de la liberté politique, donnaient du moins à l’Italie l’ordre administratif, le jeune italien vit avec regret la chute de la domination française en 1811. Voilà comment il crut servir la cause de la civilisation en Italie en s’associant, en 1815, à la tentative du roi de Naples, Murat, en qualité de commissaire général des provinces occupées entre le Tronto et le Pó. C’étaient, dans sa pensée, les Autrichiens qu’il fallait empêcher de dominer sur le sol italien, c’était la liberté civile et politique qu’il fallait implanter dans l’1talie indépendante et formant une nation. Car Rossi, dès cette époque,