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regum herumque historiae stilo eleganti a Saxone Grammatico abhine supra 300 annos conscriptae, et nunc primum litterariae seriae illustratae, tersissime impressae, 1 vol. in-fol. L’histoire de Saxo fut réimprimée à Bâle en 1534, par Bebel, in-fol. ; puis à Francfort, par Wechel, 1576, in-fol. Le Danemarck sentit enfin la convenance qu’il y avait à conserver aussi la mémoire d’un historien qui lui faisait autant d’honneur et dont l’ouvrage avait été trois fois imprimé dans l’étranger. S.J. Stephanius se charges des notes ; le roi et plusieurs grands seigneurs pourvurent aux frais, et c’est ainsi que parut l’édition de Soroe : Sax. Gramm. Historioe danicae libri 16, 1644, in-fol. L’éditeur n’eut point de manuscrits à collationner, les deux sur lesquels il comptait ayant été brûlés dans un incendie ; mais il rendit cette édition précieuse par des notes qui furent aussi publiées séparément sous ce titre : Stephani Joh, Stephanii Notae uberiores in Historiam Danicam Saxonis Gram. una cum prolegomenis ad easdem notas, Soroe, 1645. L’auteur en avait donné un avant-goût dans ses Breves notae ac emendationes in nobiliss. rerum Danicar, scriptorem Saxon., Leyde, 1637. in-12. Dans ses prolégomènes, Stephanius traite amplement de l’histoire littéraire de Saxo, de son style, de l’opinion favorable ou défavorable qu’ont portée de son ouvrage les principaux savants. Les notes, pleines d’érudition, éclaircissent le texte par des renseignements sur les usages du Danemarck et par des observations philologiques très-uliles. Cependant Klotz, dans l’édition qu’il donna de Saxo, Leipsick, 1771, in 4°, également avec des prolégomènes et des variantes, blâma Stephanius d’avoir laissé échapper beaucoup de fautes et d’avoir montré trop de crédulité à l’égard des contes superstitieux de l’historien danois. Au reste, Klotz a donné à peu près l’édition de son prédécesseur. On a une bonne traduction danoise de Saxo par André Soeffninsson, Vedel, 1575, in-fol.. réimprimée à Copenhague, 1610, in-fol. Le professeur Baden en a extrait les mots et tournures danoises qui ont vieilli (Symbola ad augendas linguae vernaculae copias e Sax. Gramm, interpretatione Velleiana, Copenhague. 1780, in-4o), Un petit-fils de Vedel, nommé Jean Laurentsen, entreprit une édition de la traduction de Saxo, avec des notes et des gravures ; mais il n’en a paru que le premier livre (voy. LAURENTSEN). Une autre traduction danoise fut publiée à Copenhague en 1652, in-4o, et Grundvig en donna une troisième à Copenhague, 1819 et années suivantes, in-4o. À la tête du premier volume, le traducteur a mis un discours préliminaire sur le mérite de l’historien (1)[1]. Thomas Gheysmar, moine d’Oden

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sée, avait composé, en 1431, un abrégé de l’histoire de Saxo, qui avait été inséré par Langebeck dans le tome 2 de ses Scriptores rerum Danic. ; il en avait paru une traduction en bas-allemand, vers la fin du 15e siècle. On a encore publié : Historia praecipua libri primi Saxonis carmine scripta, autore Jac. Mathiade, Wittemberg, 1568, in-4o, et Illustres sententiarum flores ex Saxonis Gr. 16 historiarum libris, lecti a Willichio West-hofio, Leipsick, 1617, in-8o. Saxo a été utile aux poètes et auteurs dramatiques. On sait que Shakspeare a pris chez cet historien le sujet de Hamlet. Plus tard, les poètes du Nord ont présenté d’une manière poétique ou dramatique plusieurs aventures touchantes racontées par le secrétaire de l’archevêque Absalon. Reimer a publié une dissertation De vita et scriptis Saxonis, Helmstaedt, 1762. Langebeck a inséré dans le recueil de ses Scriptor. rer. Danic., un éloge de Saxo ; Nyerup a donné, dans le tome 2 de son Tableau historique et statistique de l’état du Danemarck et de la Norvège une notice bibliographique sur le même historien ; nous y avons puisé pour cet article. La discussion de P-E. Müller, au sujet des matériaux employés par Saxo, discussion mentionnée plus haut, forme la première partie de ses Recherches critiques sur l’histoire des traditions danoises et norvégiennes, Copenhague, 1893. in-4o, en danois.

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SAXTORPH (Mathias), médecin danois, naquit en 1740, à Meirup, près Holstebroe. Ayant perdu encore enfant son père et sa mère, il fut élevé par des parents, ainsi que par son frère, qui le plaça dans une maison où il était lui-même instituteur. Saxtorph fit de bonnes études, surtout en philosophie et en médecine, et soutint, en 1762, une thèse De doloribus parturientium, à laquelle il fit succéder, deux ans après, une autre dissertation, De la naissance naturelle et parfaite. Ayant été reçu docteur, il obtint du roi la faculté de voyager pour se perfectionner dans son art. Il employa trois ans à visiter les hôpitaux et à fréquenter les cours des médecins et chirurgiens les plus habiles d’Allemagne et de France, et revint par la Hollande en Danemarck, où il se distingua dès lors, surtout en qualité de médecin accoucheur. Il soutint, en 1770, une thèse De diverso partu ab diversam capitis ad pelvim relationem mutuam. Peu de temps après, il fut nommé accoucheur à l’hospice de Copenhague, puis pro-

  1. (1) Toutes les anciennes éditions sont effacées par celle de Müller-Velachow, qui a paru sous le titre : Saxonis grammatica historia Danica. Recensuit et commentariis illustrarii doctor Petrus Erasmus Müller, Siaelandia episcopus ; Opus morte Mülleri interruptum absolvit doctor Johannes Matthias Velschow, historiae professor Hominiensis. Hatniae, Gyldendal, 1839 et 1858, 3 vol. grand in-8o, avec 5 planches. Après un volume de Recherches critiques sur l’histoire légendaire du Danemark et de la Norvège, Copenhague, 1823, le savant évêque de Seland, Pierre-Erasme Müller, avait pour la première fois commencé une édition critique de Saxo, avec des notes, qui occupent presque autant de place que le texte. A sa mort, survenue en 1834, Müller était arrivé au 12e livre. Cette première partie fut publiée en 1839, avec des compléments, par Velschow, qui s’est depuis chargé tout seul de la deuxième et de la troisième partie, publiées par lui en 1858. Une excellente table est due au docteur Secher. Les cinq planches représentent divers monuments runiques très importants, des tombeaux funéraires de Harald Blastand, etc. Il y a, en outre, le renvoi aux anciennes éditions de Stephanius et Klotz. R-L-N.