Page:Michaud - Poujoulat - Correspondance d’Orient, 1830-1831, tome 2.djvu/134

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reçus. Notre caïque nous attendait, et tout était prêt pour notre départ, lorsqu’Antoine et Michel sont venus nous annoncer qu’ils avaient trouvé d’antiques ruines. Nous avons voulu les voir : on nous a conduits à l’église grecque, nous avons vu d’abord sur le seuil de la porte une pierre tumulaire, sur laquelle étaient représentées quatre têtes de béliers avec des bandelettes. On lit sur ta même pierre cette inscription parfaitement conservée :


V. C. Servilius. C. P. vel. Rufus. Cecinia. L. Fabii
prima uxor. XL. XXIII.


La même inscription se trouve répétée en grec. Nous sommes entrés dans un petit jardin attenant à l’église : les murailles de ce jardin sont construites avec des débris d’anciens édifices. Nous avons pu y reconnaître plusieurs fragmens de statues, deux têtes de femmes, et une main en marbre qui paraissent avoir appartenu à des chefs-d’œuvre de l’art. Il est probable que tous ces restes précieux de l’antiquité viennent de Cisyque, et que la ville d’Artaki en renferme beaucoup d’autres.

Nous avons demandé à voir l’église grecque. Son enceinte est petite et peut à peine contenir deux cents personnes. L’autel est décoré de fleurs artificielles, d’images de saints, de candelabres bien dorés ; du reste, l’église n’a rien d’antique ni dans