uns même ont été condamnés aux usages les plus grossiers et les plus vils ; je ne vous citerai ici que l’église de Sainte-Irène, devenue un dépôt de machines de guerre, et l’église de Saint-Chrysostome qui est maintenant une ménagerie. Après avoir vu ce qu’il est permis aux chrétiens de voir de la mosquée de Sophia ou Sainte-Sophie, nous dirigerons nos pas vers la place de l’At-Meidan, l’ancien Hippodrome ; c’est là qu’un peuple passionné menaçait souvent la tranquillité de l’empire en prenant parti pour la faction des verts ou pour celle des bleus. Ainsi, tandis que la raison dégénérait et se perdait dans les subtilités théologiques, l’héroïsme et la bravoure se rapetissaient dans les combats du cirque et dans la course des chars : singulière nation, qui a subsisté pendant dix siècles avec le germe d’une maladie mortelle, et dont la décadence, ou plutôt l’agonie a duré plus longtemps que ses monumens de marbre et d’airain. L’Hippodrome n’a plus l’étendue et la forme qu’il avait au temps des Grecs. Cette place, si renommée, était remplie autrefois des chefs-d’œuvre de la sculpture. On peut dire, sans craindre d’exagérer, qu’elle renfermait, au siècle de Nicétas, plus de dieux et de héros taillés en pierre ou jetés en bronze, qu’elle n’a aujourd’hui d’habitans. La plupart des monumens qui ornaient l’Hippodrome, avaient dis¬ paru dans la conquête des Latins, en 1304. Les statues en bronze d’Auguste et de plusieurs empe-
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