Page:Michaud - Poujoulat - Correspondance d’Orient, 1830-1831, tome 2.djvu/169

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Pendant que nous examinions l’obélisque, quelques Grecs du Fanar ou de Péra ont passé devant nous ; nous leur avons adressé des questions sur le monument ils n’ont fait aucune réponse ; j’ai demandé à un papa dans quel temps on avait élevé cette énorme masse. — Dans un temps où les hommes étaient beaucoup plus forts qu’ils ne le sont aujourd’hui. — Voilà tout ce que j’en ai pu tirer. J’ai souvent eu à déplorer cette profonde ignorance des Grecs sur leur propre histoire. Il arrive donc un temps où les plus grandes nations ressemblent aux ruines cachées sous l’herbe Les monumens renversés et à moitié détruits nous parlent encore de leur origine et de leur gloire ; les peuples qui achèvent de mourir savent à peine ce qu’ils ont été.

Les deux autres monumens qui subsistent encore dans l’At-Méidan, sont la colonne Serpentine et la colonne de Constantin Porphyrogénète. Celle-ci servait à marquer une des extrémités de la lice dans la course des chars. L’histoire nous apprend que Constantin la fit revêtir de plaques de cuivre ; une inscription grecque placée sur la base, la comparait au fameux colosse de Rhodes ; mais rien ne porte malheur aux monumens comme les ornemens de métal. Cette colonne, n’offre plus qu’une masse dégradée, et menace d’écraser les passans dans sa chute. Quant à la colonne Serpentine elle vient du temple de Delphes où elle servait à supporter