Page:Michaud - Poujoulat - Correspondance d’Orient, 1830-1831, tome 2.djvu/351

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Il règne plus de mouvement et de gaîté dans la partie orientale de la vallée ; c’est là surtout que les baladins, les chanteurs et les marchands de sucreries ont coutume de s’établir ; la dernière fois que j’y suis allé, les Grecs fêtaient je ne sais quel saint de leur calendrier, et un grand nombre de femmes de cette nation avaient choisi pour lieu de leur rendez-vous le vallon de Kiat-Khana ; on voyait partout des arabats avec des tendelets de toile blanche ; les buffles qui traînaient ces chars grossiers avaient la tête ornée de guirlandes et de fleurs ; de tous côtés, c’étaient des danses au son de la lyre ou du cistre, c’étaient des banquets égayés par les chansons grecques. Des paysans bulgares exécutaient leurs danses assez semblables à celles de nos montagnards de la Savoie, ou répétaient sur la cornemuse des airs de leur pays ; ils allaient ainsi de groupe en groupe, demandant un bakchich pour prix de leurs danses ou de leurs refrains.

Il est aux environs de la capitale d’autres lieux qui méritent d’être visités, c’est le pays de Belgrade et de Pyrgos couvert d’aqueducs, de bends et de forêts. M. le comte Andréossy a traité à fond tout ce qui regarde la conduite et la distribution des eaux à Constantinople ; vous trouverez dans son livre une description complète des aqueducs et des réservoirs de Baktché-Keui, de Pyrgos et de Belgrade, de l’aqueduc de Justinien et de tous les