Page:Michaud - Poujoulat - Correspondance d’Orient, 1830-1831, tome 2.djvu/65

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Nous n’avions plus désormais d’inquiétude, et nous pouvions reconnaître avec sécurité les lieux où nous étions ; le hasard nous avait conduits dans l’ancien pays de Percotte, cité souvent par Homère ; plusieurs guerriers de Percotte, comme vous pouvez le voir dans l’Iliade, périrent en combattant sous les murs d’Ilion ; le roi Priam entretenait ses troupeaux et ses haras dans les riches campagnes de Percotte ; le fils d’Hicéteon avait soin des bœufs, et Démoocoon des chevaux. Aujourd’hui ces campagnes si riches en gras pâturages, sont la propriété d’un officier du sérail, qu’on appelle deli effendi.

Assis devant le tchiflik, nous pouvions promener nos regards sur le plus beau pays du monde. Au nord et au midi, se montrent au loin des montagnes ou des collines boisées ; à l’occident, du côté de l’Hellespont, s’étendent des prairies verdoyantes ; un ruisseau les arrose, et s’avance vers la mer, couronné de joncs et de roseaux ; du nord, coule une rivière ombragée de saules et de peupliers ; c’est l’ancien Praxius, cité par Strabon ; devant nous, au midi, nous voyions le bourg de Bergassi, qui domine un riche paysage, et qui s’élève sur le penchant d’un coteau, à la place où fut sans doute l’antique Percotte.

Après vous avoir fait la description du pays où nous étions, ne dois-je pas vous donner quelques détails sur la ferme turque où nous avons trouvé l’hospitalité ? Je n’ajouterai pas beaucoup à vos con-