Page:Michel - Contes et légendes.djvu/74

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qu’il donnait de son voyage semblaient possibles, et pour les physionomistes, il ne pouvait être un voleur. Le caractère dominant de son visage étant l’honnêteté.

Paul Martin prétendit que chez le sujet, c’est ainsi qu’il appelait irrévérencieusement le prince, la manie des voyages avait un fort grand développement ; il remarqua en outre, que son titre de docteur en médecine plaisait médiocrement au duc de Sadoga.

Cependant, toute la maison avait été révolutionnée, le salon avait des tentures ; la cuisine faisait l’effet de deux ou trois fours tant elle contenait de rôtissoires. Tous les domestiques allaient et venaient avec une activité bien plus grande encore que la veille.

Mademoiselle Euphrosine de Pouffard vint, de ses belles mains, présenter au prince une paire de chaussures, les plus belles qu’on eût pu trouver, pour le délasser du voyage, et le marquis vit, avec joie, que son altesse avait daigné accepter ; car il n’avait rien trouvé de mieux que d’envoyer sa fille, à laquelle, pensait-il, on ne pouvait rien refuser.

Mademoiselle de Pouffard, qui comptait bien demander au duc de Sadoga comment on faisait pour devenir prince, était charmante avec lui.

Après le souper, le prince ayant dit qu’il aimait les divertissements champêtres, on fit inviter tout le village à venir se rafraîchir et danser sous les arbres.

Le frère du maître d’école, un peu musicien, envoya chercher son violon et joua avec beaucoup de verve de vieilles danses françaises ; la farandole provençale ; la pastourelle