Page:Michel - Essai sur la décoration extérieure des livres, 1878.djvu/16

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égantes, jusqu'aux lourdes punaises des dix-septième et dix-huitième siècles[1].

Dans les premières années du dix-septième siècle, on trouve quelques exemples d'un genre particulier : les entrelacs ont disparu ; les branchages sont réduits à des proportions trop petites ; leur répétition à l'excès produit la confusion en visant à la richesse. Quelques-unes de ces Reliures sont cependant d'une disposition ingénieuse, mais non savante. Il y a là une courte période d'hésitation ; on sent la recherche d'une voie nouvelle, et c'est à Le Gascon que revient l'honneur de l'avoir trouvée.

Les maîtres ont eu de tout temps leurs imitateurs plus ou moins habiles. Au dix-septième siècle, où les livres vont se répandre de plus en plus, les Reliures abonderont ; mais celles dignes d'être comptées comme artistiques resteront en petit nombre. Nous ne parlerons que de ces dernières ; les autres trahissent leur origine par un mélange inconscient des fers de leur époque avec ceux de l'époque précédente ; elles sont par conséquent sans style, et nous ne désirons suivre et marquer dans cette petite étude que les différentes étapes tranchées que la décoration du livre a successivement franchies.

Revenons donc à Le Gascon, à celui de tous les maîtres qui a eu peut-être le plus grand nombre d'imitateurs.

Bien qu'il se soit servi d'un canevas ancien, l'aspect de ses Reliures est tellement changé, si nouveau par l'invention, ou, pour mieux dire, par l'application des fers pointillés, que Le Gascon restera pour tous un maître, et un maître qui est à la hauteur de ceux du seizième siècle. Science solide dans l'ensemble, richesse, élégance,

  1. On rencontre aussi à toutes les époques des semés où les fleurs de lis alternent, soit avec le chiffre, soit avec l'initiale couronnée du Roi pour lequel ces Reliures étaient exécutées.