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Page:Michel - Légendes et chants de gestes canaques, 1885.djvu/67

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Les fils de Païla vivent parce qu’elle les nourrit de son lait, elle vit encore pour les sauver.

Mais le rocher s’écroule les montagnes ne sont plus que des franges, la terre est toute petite comme une pirogue.

Païla ne tremble pas, elle regarde de son œil noir ; elle est fille et sœur de guerriers, elle est la femme d’un guerrier.

Païla ne veut pas voir mourir ses fils, il faut qu’ils deviennent des hommes, il faut qu’ils aient combattu avant de s’endormir.

Pourtant nul ne vit plus dans la vallée, où vivaient à la lune dernière des tribus sans nombre.

… Elle ne s’était pas trompée, Païla la brune, ses fils vivent suspendus à son cou, ils voguent sur son cadavre comme dans une pirogue ; le grand se souvenait, sa raison avait mûri. |