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Page:Michel - Légendes et chants de gestes canaques, 1885.djvu/86

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bien « Veillons ! » mais que pouvaient-ils ?

Pour veiller il faut la rouge lueur des branches de Kaoris chargées de résine, et à peine s’ils pouvaient casser des ramures sèches.

Le Takata était bon à panser les plaies mais pas à en faire de vives. Eux tous, les pauvres vieux, ils ne montaient plus aux arbres, leurs poignets ne pouvaient plus les enlever, et le pouce de leurs pieds ne prenait plus.

Pourtant les piquinini disaient : « Nous défendrons nos patates et on ne viendra plus prendre nos poissons dans nos mains. » Mais le temps passait toujours ; on leur prenait leurs patates et les poissons dans leurs mains, et les ignames et les lunes s’entassaient sans rien changer.

On ne faisait pas ia guerre cependant