Page:Michel - La Commune, 1898.djvu/132

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

de ses canons l’acropole de l’émeute, Montmartre, que nous appelions avec la vile multitude la citadelle de la liberté, le mont sacré.

Il y eut un instant où le parti de l’ordre disparaissant dans la multitude, Paris n’eut plus qu’une seule âme héroïque criant vers la liberté.

M. Thiers tenant entre ses griffes de gnome l’assemblée de Bordeaux, la pétrissait à sa taille ; et cette assemblée-là, s’appelait la France : la République !


VIII

soulèvements par le monde pour la liberté
Sonnez, sonnez toujours, clairons de la pensée.
(Victor Hugo)


Il y eut par le monde autour de 71, de grands soulèvements d’idées.

Un souffle de tempête les semait, elles ont ramifié grandissant dans l’ombre et à travers les égorgements, elles sont aujourd’hui en fleur ; les fruits viendront.

Vers 70 avant, après, toujours, jusqu’à ce que soit accomplie la transformation du monde, l’attirance vers l’idéal vrai continue.

Est-ce qu’on peut empêcher le printemps de venir, lors même qu’on couperait toutes les forêts du monde ?

Vers 70, Cuba, la Grèce, l’Espagne revendiquaient leur liberté : partout, les Esclaves allaient secouant leurs chaînes, les Indes comme aujourd’hui se soulevaient pour la liberté.

Les cœurs montaient assoiffés d’idéal ; tandis que les maîtres plus implacables armaient leurs meutes inconscientes, les entraînant sur le gibier humain, toujours noyée dans le sang, la révolte renaissait sans cesse ;