Page:Michel - La Commune, 1898.djvu/192

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demandâmes à la maîtresse du logis si elle avait une chambre à nous donner ; elle nous conduisit au premier étage.

» L’ameublement de cette chambre se composait d’un lit, à droite en entrant, une commode, à gauche, au milieu, une petite table.

» Flourens, sitôt entré, déposa sur la commode son sabre, son revolver et son képi et se jeta sur le lit où il s’endormit.

» Je me mis à la fenêtre, la persienne fermée, pour guetter.

» Quelques instants après, j’éveillai encore Flourens pour lui demander s’il consentait à ce que j’envoie quelqu’un en exploration pour savoir si la route de Nanterre était libre.

» Il y consentit, je fis monter la maîtresse de la maison à qui je demandai si elle avait quelqu’un pour faire une course.

» — J’ai mon mari, dit-elle.

» — Faites-le monter, lui dis-je.

» C’était je crois, un paysan ; je le priai de s’assurer si la route de Nanterre était libre et de revenir de suite nous rendre la réponse, en lui promettant vingt francs pour son dérangement. Cet homme s’appelait Lecoq.

» Il partit, j’allumai un cigare et je repris ma place derrière la persienne.

» Cinq minutes après, je vis débusquer sur la droite d’une petite rue qui donnait sur la rue de Nanterre un sous-lieutenant d’état-major à cheval qui regardait attentivement du côté où nous étions.

» Je communiquai le fait à Flourens et je repris encore mon poste d’observation à la fenêtre.

» L’officier avait disparu. Quelques minutes après, du même côté, je vis arriver un gendarme.

» Puis, venant vers notre demeure et comme un homme sûr de son fait, il se pencha un instant dans