Page:Michel - La Commune, 1898.djvu/237

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Ils étaient là six mille représentant cinquante mille loges.

Le cortège spectral parcourut la rue Saint-Antoine, la Bastille, le boulevard de la Madeleine, et par l’Arc de Triomphe et l’avenue Dauphine, vint sur les fortifications, entre l’armée de Versailles et celle de la Commune.

Il y avait des bannières plantées de la porte Maillot à la porte Bineau ; à l’avancée de la porte était la bannière blanche de paix, avec ces mots écrits en lettres rouges : « Aimez-vous les uns les autres. » Elle fut trouée de mitraille. Des signes s’étaient échangés aux avancées entre les fédérés et l’armée de Versailles ; mais ce fut seulement passé cinq heures que cessa le feu ; on parlementa et trois délégués francs-maçons se rendirent à Versailles où ils ne purent obtenir que vingt-huit heures de trêve.

À leur retour les francs-maçons publièrent un appel, avec le récit des événements et leur protestation contre la profanation de la bannière de paix, adressé à la fédération des francs-maçons et compagnons de Paris.

« Les francs-maçons, disaient-ils, sont des hommes de paix, de concorde, de fraternité, d’étude, de travail ; ils ont toujours lutté contre la tyrannie, le despotisme, l’hypocrisie, l’ignorance.

» Ils défendent sans cesse les faibles courbés sous le joug, contre ceux qui les dominent.

» Leurs adeptes couvrent le monde : ce sont des philosophes qui ont pour précepte la morale, la justice, le droit.

» Les compagnons sont aussi des hommes qui pensent, réfléchissent et agissent pour le progrès et l’affranchissement de l’humanité.

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» Les francs-maçons et les compagnons sortirent les