Page:Michel - La Commune, 1898.djvu/262

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» Et disons-le, citoyens, tout homme qui n’a pas son opinion faite aujourd’hui n’est pas un homme ; tout indifférent qui ne prendra pas part à la lutte ne pourra jouir en paix des bienfaits sociaux que nous préparons sans avoir à en rougir devant ses enfants......

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» Ce n’est plus un 1830 ni un 48, c’est le soulèvement d’un grand peuple qui veut vivre libre ou mourir.

» Et il faut vaincre parce que la défaite ferait de vos veuves des victimes pourchassées, maltraitées et vouées au courroux de vainqueurs farouches, parce que vos orphelins seraient livrés à leur merci et poursuivis comme de petits criminels, parce que Cayenne serait repeuplé et que les travailleurs y finiraient leurs jours rivés à la même chaîne que les voleurs, les faussaires et les assassins, parce que demain les prisons seraient pleines et que les sergents de ville solliciteraient l’honneur d’être vos geôliers et les gendarmes vos gardes-chiourme, parce que les fusillades de juin recommenceraient plus nombreuses et plus sanglantes.

» Vainqueurs, c’est non seulement votre salut, celui de vos femmes, de vos enfants, mais encore celui de la République et de tous les peuples.

» Pas d’équivoque : celui qui s’abstient ne peut même pas se dire républicain.

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» Courage donc, nous touchons au terme de nos souffrances, il ne se peut pas que Paris s’abaisse au point de supposer qu’un Bonaparte le reprenne d’assaut ; il ne se peut pas qu’on rentre ici régner sur des ruines et sur des cadavres ; il ne se peut pas qu’on subisse le joug des traîtres qui restèrent des mois entiers sans tirer sur les Prussiens et qui ne restent pas une heure sans nous mitrailler.

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Allons, pas d’inutiles ; que les femmes consolent les