Page:Michel - La Commune, 1898.djvu/272

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Un marin Craon tenait encore en mourant les deux tire-feu qui lui suffisaient pour deux pièces, un de chaque main.

Presque tous les héros de ce poste sont restés méconnus.

Ils seront vengés ensemble à la grande révolte, le jour où sur un front de bataille large comme le monde, l’émeute se relèvera.

À l’aube du 21 la Muette était enlevée, l’armée entourait presque Paris venant rejoindre les 25 000 hommes qui s’y étaient glissés pendant la nuit.

Tout ce qui s’est passé dans ces jours-là, s’entasse comme si en quelques jours on eût vécu mille ans.

Le tocsin sonne à plein vol, la générale bat dans Paris.

Les fédérés du dehors se repliaient sur Paris, on doute de l’entrée des Versaillais ! L’Observatoire de l’Arc-de-Triomphe dément la nouvelle, mais l’idée de défendre Paris domine.

Vers trois heures du matin, Dombwroski arrive au Comité de salut public, il ne comprend pas l’accusation de suite, enfin il se rend compte : — Quoi ? dit-il, on a pu me prendre pour un traître ? Tous le rassurent, lui tendent la main.

Dereure qui avait été envoyé près de lui comme Johannard près de La Cecillia, Léo Meillet près de Wrobleski ne lui avait pas avec raison parlé de ces odieux soupçons.

Il voit que la confiance est restée, mais le coup est porté, Dombwroski se fera tuer.

À la mairie de Montmartre, La Cecillia pâle, décidé à tout tenter pour la lutte, cherche à organiser la défense.

Nous nous retrouvons là, plusieurs du Comité de vigilance, le vieux Louis Moreau, Chevalot.

Avec Louis Moreau et deux autres, nous convenons d’aller nous rendre compte, pour faire sauter la butte