Page:Michel - La Commune, 1898.djvu/34

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» Nos divisions n’amèneraient des deux côtés du Rhin que le triomphe complet du despotisme.

» Frères d’Espagne, nous aussi, il y a vingt ans, nous crûmes voir poindre l’aube de la liberté ; que l’histoire de nos fautes vous serve au moins d’exemple. Maîtres aujourd’hui de vos destinées, ne vous courbez pas comme nous sous une nouvelle tutelle.

» L’indépendance que vous avez conquise déjà scellée de notre sang, est le souverain bien, sa perte, croyez-nous, est pour les peuples majeurs la cause des regrets les plus poignants.

» Travailleurs de tous les pays, quoi qu’il arrive de nos efforts communs, nous, membres de l’Internationale des travailleurs, qui ne connaissons plus de frontières, nous vous adressons, comme un gage de solidarité indissoluble les vœux et les saluts des travailleurs de France.

 » Les Internationaux français. »

Les internationaux allemands répondirent :

« Frères de France,

» Nous aussi, nous voulons la paix, le travail et la liberté, c’est pourquoi nous nous associons de tout notre cœur à votre protestation, inspirée d’un ardent enthousiasme contre tous les obstacles mis à notre développement pacifique, principalement par les sauvages guerres. Animés de sentiments fraternels, nous unissons nos mains aux vôtres et nous vous affirmons comme des hommes d’honneur qui ne savent pas mentir, qu’il ne se trouve pas dans nos cœurs la moindre haine nationale, que nous subissons la force, et n’entrons que contraints et forcés dans les bandes guerrières qui vont répandre la misère et la ruine dans les champs paisibles de nos pays.

» Nous aussi, nous sommes hommes de combat, mais nous voulons combattre en travaillant pacifiquement