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Page:Michel - La Commune, 1898.djvu/342

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leux hôtel, plein d’œuvres d’art de toutes sortes.

» M. Picard a sur le pavé de Paris qu’il a déserté, trois maisons d’un formidable rapport et M. Jules Favre occupe, rue d’Amsterdam, une habitation somptueuse qui lui appartient. Que diraient ces propriétaires hommes d’État si, à leurs effondrements le peuple de Paris répondait par des coups de pioches et si, à chaque maison de Courbevoie touchée par un obus, on abattait un pan de mur du palais de la place Saint-Georges ou de l’hôtel de la rue d’Amsterdam ?

 » H. Rochefort. »

Un peu de granit émietté pour sauver tant de poitrines humaines était un crime si grand pour les possédés de Versailles, que leur haine n’avait pas de bornes quand la vérité leur cinglait la face.

Il fut d’abord question d’envoyer Rochefort à une cour martiale, puis d’arrêter ses enfants qui, d’abord cachés par le libraire de la gare d’Arcachon à Paris, furent emmenés par Edmond Adam.

La rage de Foutriquet Versailles momentanément apaisée par les condamnations à mort, au bagne, à la déportation des membres de la Commune ; la reconstruction plus belle de sa maison ; il avait réfléchi que si elle n’eût pas été démolie, l’État ne la lui aurait pas reconstruite, et comme il attribuait à l’article de Rochefort une grande part à cette démolition, il désira qu’on se contentât, pour des articles aussi criminels, de la déportation aux antipodes, ce qui ferait éclater sa mansuétude. Donc le 20 septembre 1871, Rochefort, Henri Maret et Mourot, comparurent sous les formidables accusations qui suivent :

Journal frappé de suspension, — fausses nouvelles publiées de mauvaise foi et de nature à troubler la paix publique, — complicité d’attentat ayant pour but d’exciter à la guerre civile, complicité par provocation