Page:Michel - La Commune, 1898.djvu/380

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silhouettes ; cela devint moins attrayant, mais c’était toujours joli.

Après les choses ridicules il y eut les choses odieuses : les déportés furent privés de pain. Un malheureux à demi insensé par l’effroi des choses vues, fut visé comme on aurait fait d’un lapin, parce qu’il rentrait un peu après l’heure dans sa concession.

On ne se privait pas sous Aleyron et Ribourt de faire passer en fraude des lettres où leur conduite était mise au grand jour par les revues de Sydney ou celles de Londres.

Il me reste quelques lettres de celles qui furent insérées ainsi :

Presqu’île Ducos, 9 juin 1875.
 » Chers amis,

» Voici les pièces officielles du transfèrement dont je vous ai parlé.

» Transfèrement auquel nous n’avons consenti qu’après qu’il eut été fait droit à nos protestations : 1o sur la forme dans laquelle l’ordre avait été donné ; 2o sur la manière dont nous habiterions ce nouveau baraquement.

» Il est de fait qu’occuper un coin ou l’autre de la presqu’île nous est fort indifférent, mais nous ne pouvions supporter l’insolence de la première affiche, nous devions poser nos conditions et ne consentir au changement de résidence qu’une fois ces conditions remplies.

» C’est ce qui a été fait.

» Voici copie de la première affiche posée le 19 mai 1875 à Numbo ; c’est sous forme d’affiches que les ordres du gouvernement nous sont transmis ; et avec la formule le déporté un tel, no tant, qu’on répond.

décision
19 mai 1875.

» Par ordre de la direction, les femmes déportées