Page:Michel - La Commune, 1898.djvu/418

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seule nuit ; d’autres donnèrent avant terme naissance à des enfants tués par les douleurs des mères, les plus fortes survécurent.

 » Béatrix Œuvrie, Vve  Excoffons. »

Terminons par la lettre d’un détenu de Brest :

II. — Lettre d’un détenu de Brest

» Après la prise de Châtillon, on nous disposa en cercle sur le plateau et on fit sortir de nos rangs les soldats qui s’y trouvaient. On les fait mettre à genoux dans la boue et sur l’ordre du général Pellé, on fusille impitoyablement sous nos yeux ces malheureux jeunes gens au milieu des lazzi des officiers qui insultaient à notre défaite par toutes sortes de propos atroces et stupides.

» Enfin, après une bonne heure employée à ce manège, on nous forme en lignes et nous prenons le chemin de Versailles entre deux haies de chasseurs à cheval. Sur notre chemin nous rencontrons le capitulard Vinoy, escorté de son état-major. Sur son ordre et malgré la promesse formelle faite par le général Pellé, que nous aurions tous la vie sauve, nos officiers qu’on avait placés en tête du cortège et à qui on avait violemment arraché les insignes de leur grade, allaient être fusillés, quand un colonel fit observer à M. Vinoy la promesse faite par son général. Le complice du 2 décembre épargna nos officiers, mais ordonna qu’on passât immédiatement par les armes le général Duval, son colonel d’état-major et le commandant des volontaires de Montrouge. Ces trois braves moururent au cri de : Vive la République ! Vive la Commune ! Un cavalier arracha les bottes de notre infortuné général,