Page:Michel Corday - Charlotte Corday, 1929.djvu/89

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

dormait depuis des mois au Ministère. Et elle ne parvenait pas à l’obtenir. Elle profiterait donc d’un voyage à Paris pour le reprendre elle-même. Elle demanderait à Barbaroux de l’adresser à l’un de ses collègues, qui faciliterait ses démarches et la guiderait dans les bureaux.

Il y avait derrière elle, dans l’ombre, un homme qui partageait sa ferveur enthousiaste pour les Girondins, qui la poussait fortement à leur rendre visite et qui s’offrait à l’accompagner comme garde du corps. C’était Augustin Leclerc. Il était marié depuis peu de mois et Charlotte avait tenu à signer au mariage. Mais sa situation nouvelle ne l’éloignait pas de Mme de Bretteville ni de sa nièce. Tout au contraire. Car il restait l’intendant de la bonne dame et la jeune Mme Leclerc était attachée à son service.

Charlotte ne voulut pas le priver de la joie d’approcher les Girondins, tout en lui faisant, naturellement, ignorer sa pensée secrète. On touchait à la fin de juin quand ils franchirent tous deux le porche de l’Intendance, entre ses deux chasse-roues cerclés de fer.

L’Assemblée de résistance avait donné aux Girondins une garde d’honneur. L’un des