à grande envergure, à la Napoléon, etc. ». Nous sommes, paraît-il, dans l’ère des offensives à « objectifs limités ». Depuis un mois, une offensive anglaise, entre Ypres et Dixmude, piétine dans le sang. Aujourd’hui, Verdun. La presse triomphe : « Nous sommes revenus aux positions que nous occupions avant la grande attaque de 1916 ». Cette phrase ne crie-t-elle pas la stupide inanité de la guerre en soi ? En dix-huit mois, les deux adversaires ont enfoui 200.000 cadavres dans ce coin de terre, pour revenir aux positions qu’ils occupaient avant de s’affronter, donc pour rien !
Un critique militaire a écrit : « Nos pertes sont ridicules. »
On ne dira jamais assez la résignation unanime qui permet aux maîtres de la guerre de la prolonger jusqu’à la satisfaction de leurs âpres accords, sans souci des deuils nouveaux, sans souci de cette frappante parole d’un député socialiste : « Le temps, c’est du sang. »
L’autre jour, dans le train qui me ramenait ici — un de ces trains raréfiés, lents, capricieux,