Page:Michelet - La Mer, 1875.djvu/350

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qu’on tue du premier coup (excellentes observations de M. Baude).



Sur terre, les temps de la chasse sont réglés ; ceux de la pêche doivent l’être également, en ayant égard aux saisons où se reproduit chaque espèce.

Elle doit être aménagée, comme on fait pour la coupe des bois, en laissant à la production le temps de se réparer.

Les petits, les femelles pleines, doivent être respectés, spécialement dans les espèces qui ne sont pas surabondantes, spécialement chez les êtres supérieurs et moins prolifiques, les cétacés, les amphibies.

Nous sommes forcés de tuer : nos dents, notre estomac, démontrent que c’est notre fatalité d’avoir besoin de la mort. Nous devons compenser cela en multipliant la vie.

Sur terre, nous créons, défendons les troupeaux, nous faisons multiplier nombre d’êtres qui ne naîtraient pas, seraient moins féconds, ou périraient jeunes, dévorés des bêtes féroces. C’est un quasi-droit que nous avons sur eux.