atroces du pôle, les misérables retraites où l’on va follement la troubler encore, de manière à rendre impossible l’amour dont on eût profité.
La paix pour la baleine franche ; la paix pour le dugong, le morse, le lamantin, ces précieuses espèces, qui bientôt auraient disparu. Il leur faut une longue paix, comme celle qui très sagement a été ordonnée en Suisse pour le bouquetin, bel animal qu’on avait traqué, et presque détruit ; on le croyait perdu même, et bientôt il a reparu.
Pour tous, amphibies et poissons, il faut une saison de repos : il faut une Trêve de Dieu.
La meilleure manière de les multiplier, c’est de les épargner au moment où ils se reproduisent, à l’heure où la nature accomplit en eux son œuvre de maternité.
Il semble qu’eux-mêmes ils sachent qu’à ce moment ils sont sacrés : ils perdent leur timidité, ils montent à la lumière, ils approchent des rivages ; ils ont l’air de se croire sûrs de quelque protection.
C’est l’apogée de leur beauté, de leur force. Leurs