Page:Michelet - La Pologne martyr, Dentu, 1863.djvu/105

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ce drapeau, mais nullement garantir cette nationalité.

Déjà il avait eu l’idée singulière de mettre Kosciusko dans cette collection de fossiles qu’on appelait le sénat. À quoi le héros indigné répondit assez brusquement : " au sénat ? Et qu’y ferai-je ? "

En 1806, nouvelle tentative. Il lui envoie, qui ? Fouché. Le choix seul d’un tel agent était une chose indigne. Envoyer cet homme de police, de trahison et de sang, dans cette pure et sainte maison ! ,.. Eh ! comment laver la place où il aurait mis les pieds ?

Ceux qui ont souvenir de la violente et terrible police de Bonaparte savent l’impression sinistre que l’entrée de cette police jetait dans une maison. C’est sur cela apparemment que l’on comptait. On croyait terrifier, non Kosciusko, mais la famille Zeltner, au sein de laquelle il vivait, famille étrangère, et d’autant plus exposée aux vexations. On comptait sur l’ascendant que cette famille effrayée aurait sur son hôte. Il n’en fut pas moins ferme.

" Je ne me mêlerai pas de vos entreprises sur la Pologne, dit-il, si vous ne lui assurez un gouvernement national, une constitution libérale et ses anciennes limites. — Et si l’on vous y conduit de force ? dit brutalement l’homme de police. — Alors je déclarerai que je ne suis pas libre. — Nous nous passerons bien de vous. "

On sut en effet s’en passer. Dans une proclamation