Page:Michelet - La Pologne martyr, Dentu, 1863.djvu/137

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un peuple faible, mais d’autant plus élastique, qui peut encore se relever. Et il se relèvera un jour par la fraternité de la Pologne.

En haut nous voyons des hommes, pou nombreux, mais admirables, des héros ! Comment appeler autrement les hommes du 14 décembre, eux qui, seuls, dans la gueule même du dragon, ont tenté ce coup hardi ! Comment donner un autre nom au glorieux martyr Bakounine, aujourd’hui (1850) enseveli, les fers aux pieds, dans un cachot de Russie ?… Ah ! grand cœur, noble nature, frère aimé de la Pologne et de la France, excusez-moi d’avoir dit ces choses sévères sur le pays que vous aimez. Dieu m’est témoin que, si parfois la main m’a tremblé en écrivant ces lignes sur la Russie, c’est à vous que je pensais (vous que Je ne connais pas), c’est vous uniquement que je craignais de blesser… S’il arrivait que mon livre perçât les murs où vous êtes enfermé, qu’il vous dise que nos cœurs sont tout pleins de vous, et nos yeux de larmes en