Page:Michelet - La Pologne martyr, Dentu, 1863.djvu/31

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à ceux que donnaient la logique et la méditation. Et maintenant, affermi par ce consciencieux travail, nous levons la main et nous jurons ceci :

" la Pologne, que vous voyez en lambeaux et sanglante, muette, sans pouls ni souffle, elle vit,., Et elle vit de plus en plus ; toute sa vie, retirée de ses membres, portée à la tête et au cœur, n’en est que plus puissante.

" Ce n’est pas tout. Elle vit seule dans le Nord, et nulle autre. La Russie ne vit pas.

Nous n’avons pas à voir si quelques hommes do talent, s’exerçant dans la langue russe, comme dans une langue savante, ont amusé l’Europe de la pâle représentation d’une prétendue littérature russe ? Toute cette littérature, sauf quelques rares efforts, généreux, bientôt étouffés, est une œuvre d’imitation.

L’affreuse mécanique de la bureaucratie soi-disant russe, qui est tout allemande, l’institution militaire, non moins artificielle, de ce gouvernement, tout cela ne m’impose point.

Je dis, j’affirme, je jure et je prouverai que la Russie n’est pas.

Monstrueux crime du gouvernement russe ! vaste crime, meurtre immense de cinquante millions d’hommes ! Il n’a fait que diviser la Pologne en lui donnant une vie plus forte, mais, en réalité, il a supprimé la Russie.

Sous lui, par lui, elle a descendu la pente d’un effroyable