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HISTOIRE DE FRANCE

Nord, le gallois, loin d’être encouragé, a été depuis plusieurs années défendu sous peine sévère. Aussi les enfants le parlent incorrectement, n’en connaissent point la grammaire, et sont incapables de l’écrire. Mais il semble que les langues celtiques se soient réfugiées dans les académies. En 1711, le pays de Galles avait soixante-dix ouvrages imprimés dans sa langue : il en a aujourd’hui plus de dix mille. Logan, the Scotish Gaël, 1831. — Le costume n’a pas été moins persécuté que la langue. En 1585, le parlement défendit de paraître aux assemblées en habit irlandais. (Toutefois les Irlandais ont quitté leur costume au milieu du dix-septième siècle, plus aisément que les highlanders d’Écosse.) — On lit dans un journal écossais, de 1750, qu’un meurtrier fut acquitté parce que sa victime portait la tartane.


60 — page 125… l’Irlande, l’île des Saints…

Giraldus Cambrensis (Topograph. Hiberniæ, III, c. xxix) reproche à l’Irlande de ne pas compter parmi ses saints un seul martyr. « Non fuit qui faceret hoc bonum : non fuit usque ad unum ! » Moritz, archevêque de Cashel, répondit que l’Irlande pouvait du moins se vanter d’un grand nombre de personnages dont la science avait éclairé l’Europe. « Mais peut-être, ajouta-t-il, aujourd’hui que votre maître, le roi d’Angleterre, tient la monarchie entre ses mains, nous pourrons ajouter des martyrs à la liste de nos saints. » — O’Halloran, Introduct. to the hist. of Ireland. Dublin, 1803, p. 177.


61 — page 126Quatre cent mille Irlandais dans nos armées…

O’Halloran prétend que, d’après les registres du ministère de la guerre, depuis l’an 1691 jusqu’à l’an 1745 inclusivement, quatre cent cinquante mille Irlandais se sont enrôlés sous les drapeaux de la France. Peut-être ceci doit-il s’entendre de tous les Irlandais entrés dans nos armées jusqu’en 1789.


62 — page 131Chez les Germains, le culte des éléments…

Lorsque saint Boniface alla convertir les Hessois… « alii lignis et fontibus clanculo, alii autem aperte sacrificabant, etc. » Acta SS. ord. S. Ben., sect. III, in S. Bonif.

Tacit. Germania, c. xl : « Ils adorent Ertha, c’est-à-dire la Terre-Mère. Ils croient qu’elle intervient dans les affaires des hommes et qu’elle se promène quelquefois au milieu des nations. Dans une île de l’Océan est un bois consacré, et dans ce bois un char couvert dédié à la déesse. Le prêtre seul a le droit d’y toucher ; il connaît le