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PRÉFACE DE 1869

une autopsie sévère a caractérisé ce gouvernement de cadavres (1855-1868).

Une telle histoire était sûre d’un succès, de blesser tout ami du faux. Mais c’est beaucoup de monde surtout le monde autorisé. Prêtres et royalistes aboyèrent. Les doctrinaires s’efforçaient de sourire.

Cela lui fait très peu, à cette histoire patiente. Elle est forte, solide, bien assise, et elle attendra.

Dans mes Préfaces successives, et dans mes Éclaircissements, on pourra voir, de volume en volume les fondements qui sont dessous, l’énorme base d’actes et de manuscrits, d’imprimés rares, etc., sur laquelle elle porte[1].

Voilà comment quarante ans ont passé. Je ne

  1. Je ne veux pas anticiper ici. D’un mot ou deux seulement, je puis dire : c’est ce livre, « ce livre d’un poète et d’un homme d’imagination », qui, par des pièces décisives, a dit à tous ce qui leur importait :

    Aux protestants, le fait très capital de la Saint-Barthélemi sue quinze jours d’avance à Bruxelles (papiers Granvelle, 10 août). Puis, tant de faits sur la Révocation, qu’ils avaient bien peu éclaircie.

    Aux royalistes, tout un monde de curieux faits anecdotiques ; exemple, la légende du Masque de fer et la sagesse de leur reine. Les lettres de Franklin (en 1863) ont donné là-dessus le secret d’après Richelieu, prouvé que seul j’avais raison.

    Aux financiers, le système de Law (inexpliqué par M. Thiers en 1826) se trouve enfin à jour et par les manuscrits et par l’histoire des Bourses de Paris et de Londres.

    Pour la Révolution, que dire ? La mienne est sortie tout entière